Re: Enseignant.e.s du 2nd degré, faisons nos présentations
Posté : sam. 15 mai 2021 19:38
Bonjour Marlène,
J'ai réfléchi longuement pour pouvoir expliquer la différence entre création et recherche (du moins comment je l'entends).
Cela fait 4 ans que j'ai commencé à utiliser ces techniques avec mes classes de CM1 et cette année de segpa, et j'ai fait plusieurs pratiques adultes grâce aux collègues de mon GD avant d'oser m'y aventurer (notamment pour la recherche).
Je suis très satisfait de ce travail avec les élèves de segpa (comme je le suis d'ailleurs avec des élèves de "l'ordinaire"), l'ambiance de travail est sereine car la motivation est bien là dans la grande majorité des cas.
Ci-dessous un petit pavé pour essayer d'expliquer au mieux comment je procède :
Les élèves disposent d’une feuille blanche format A5 (après de nombreux essais, c’est le format qui m’apparaît le plus intéressant pour avoir des créations variées, une feuille quadrillée amenant la plupart du temps une création géométrique.). On peut autoriser ou interdire les outils du type compas, calculatrice, équerre, règle…
Personnellement, je laisse les outils à disposition pour les premières créations. Après plusieurs pratiques, j’autorise parfois uniquement le crayon bois car cela permet de faire varier les créations.
La séance de création dure une heure avec un groupe de 15 élèves en Segpa (dans une classe d’élémentaire, je partage la classe en demi-groupe, l’autre étant en autonomie, et la séance dure environ 45 minutes avec des CM1).
1) Le temps de création individuel
Voici la consigne que je leur donne, et qui sera toujours la même pour les créations mathématiques :
Fais quelque chose de mathématique, avec des points, des traits, des chiffres, des symboles.
Pour la première séance, je donne des exemples avec les domaines des mathématiques : cela peut être de la géométrie, du calcul, de la numération, des grandeurs et mesures ou des problèmes.
Ils ont 5 minutes pour créer quelque chose (lorsque les élèves maîtrisent cette activité, je peux leur laisser jusqu’à 10 minutes pour faire leur création).
2) Une fois le temps écoulé, je ramasse toutes les créations. Ensuite nous allons les regarder une à une.
Quand on a un vidéoprojecteur et une caméra, c’est l’idéal. On projette les créations directement.
Sans cet outil, je trace au tableau la création de l’élève.
La question est ensuite toujours la même : qu’y a-t-il de mathématique dans la création de ……….. ?
L’élève dont la création est exposée garde le silence.
Cette question amène à explorer le vocabulaire mathématique et ses règles.
Exemple : une création géométrique avec un carré. Un élève va me dire qu’il voit un carré. Je lui demanderai alors de me le prouver. Pour ce faire, on doit connaître les caractéristiques d’un carré. Avec l'appui du groupe, nous remettons à jour ces caractéristiques et j'apporte ce qui peut manquer, je reformule si nécessaire.
Au fur et à mesure, je note sur un paperboard les notions que nous avons abordées. Nous regardons toutes les créations.
3) Des exercices d’entrainement dans le cahier de mathématique.
Quand certaines créations suscitent un fort intérêt, je propose immédiatement un petit exercice d’application dans le cahier. Si je continue sur l’exemple du carré, je peux leur demander de tracer un carré dans leur cahier. J’essaie de proposer des exercices simples pour appliquer les notions abordées. J’ai toujours aussi un regard sur les programmes.
Après plusieurs séances, les créations des élèves sont plus complexes, et leurs intentions ne sont pas toujours compréhensibles au premier coup d’œil.
Exemple : un élève a écrit ceci :
Dans ce cas, l’échange collectif sera tourné vers l’objectif de l’élève, qu’a-t-il voulu faire ?
J'ai réfléchi longuement pour pouvoir expliquer la différence entre création et recherche (du moins comment je l'entends).
Cela fait 4 ans que j'ai commencé à utiliser ces techniques avec mes classes de CM1 et cette année de segpa, et j'ai fait plusieurs pratiques adultes grâce aux collègues de mon GD avant d'oser m'y aventurer (notamment pour la recherche).
Je suis très satisfait de ce travail avec les élèves de segpa (comme je le suis d'ailleurs avec des élèves de "l'ordinaire"), l'ambiance de travail est sereine car la motivation est bien là dans la grande majorité des cas.
Ci-dessous un petit pavé pour essayer d'expliquer au mieux comment je procède :
Ma démarche pour les créations et recherches mathématiques :
La création mathématique
Les élèves disposent d’une feuille blanche format A5 (après de nombreux essais, c’est le format qui m’apparaît le plus intéressant pour avoir des créations variées, une feuille quadrillée amenant la plupart du temps une création géométrique.). On peut autoriser ou interdire les outils du type compas, calculatrice, équerre, règle…
Personnellement, je laisse les outils à disposition pour les premières créations. Après plusieurs pratiques, j’autorise parfois uniquement le crayon bois car cela permet de faire varier les créations.
La séance de création dure une heure avec un groupe de 15 élèves en Segpa (dans une classe d’élémentaire, je partage la classe en demi-groupe, l’autre étant en autonomie, et la séance dure environ 45 minutes avec des CM1).
1) Le temps de création individuel
Voici la consigne que je leur donne, et qui sera toujours la même pour les créations mathématiques :
Fais quelque chose de mathématique, avec des points, des traits, des chiffres, des symboles.
Pour la première séance, je donne des exemples avec les domaines des mathématiques : cela peut être de la géométrie, du calcul, de la numération, des grandeurs et mesures ou des problèmes.
Ils ont 5 minutes pour créer quelque chose (lorsque les élèves maîtrisent cette activité, je peux leur laisser jusqu’à 10 minutes pour faire leur création).
2) Une fois le temps écoulé, je ramasse toutes les créations. Ensuite nous allons les regarder une à une.
Quand on a un vidéoprojecteur et une caméra, c’est l’idéal. On projette les créations directement.
Sans cet outil, je trace au tableau la création de l’élève.
La question est ensuite toujours la même : qu’y a-t-il de mathématique dans la création de ……….. ?
L’élève dont la création est exposée garde le silence.
Cette question amène à explorer le vocabulaire mathématique et ses règles.
Exemple : une création géométrique avec un carré. Un élève va me dire qu’il voit un carré. Je lui demanderai alors de me le prouver. Pour ce faire, on doit connaître les caractéristiques d’un carré. Avec l'appui du groupe, nous remettons à jour ces caractéristiques et j'apporte ce qui peut manquer, je reformule si nécessaire.
Au fur et à mesure, je note sur un paperboard les notions que nous avons abordées. Nous regardons toutes les créations.
3) Des exercices d’entrainement dans le cahier de mathématique.
Quand certaines créations suscitent un fort intérêt, je propose immédiatement un petit exercice d’application dans le cahier. Si je continue sur l’exemple du carré, je peux leur demander de tracer un carré dans leur cahier. J’essaie de proposer des exercices simples pour appliquer les notions abordées. J’ai toujours aussi un regard sur les programmes.
La recherche mathématique
Exemple : un élève a écrit ceci :
20 - ? - 60 - 80 - ? – 120
Ensemble nous trouvons la solution, et quand nous sommes bloqués, nous faisons intervenir l’auteur.
Afin d’aller plus loin, j’utilise le « Et si… » :
Et si on allait de 10 en 10 ? de 15 en 15 ? de 17 en 17 ?.......
Et si on voulait savoir le 10ème résultat ? le 20ème ?
On se retrouve alors avec des questions dont la réponse n’est pas immédiate, et seule une recherche pourra nous amener vers la solution.
La recherche collective
Une recherche consiste à construire un raisonnement mathématique par tâtonnement (essai/erreur, accumulation de résultats). Nous essayons de répondre à une question complexe que nous nous sommes posés après avoir analysé une ou des créations.
Par exemple (cette recherche revient systématiquement dans toutes les classes que j’ai eues), comment faire un plan de la classe qui soit à échelle ?
Lors d’une création, un élève a tracé un plan de la salle de classe. Certains élèves vont alors soulever le problème de la disposition des éléments les uns par rapport aux autres (la table devant le tableau est plus loin !), l’échelle, la surface.
J’interviens alors avec le « Et si… » : et si on voulait faire un plan qui place les éléments correctement les uns par rapport aux autres, comment devrions-nous faire ?
On en vient très rapidement au besoin de mesurer les murs de la classe, de mesurer les tables, les armoires…
Une fois que les éléments ont été mesuré, chaque élève va essayer de faire un plan de la classe (seul ou par 2).
Ensuite c’est une question de va-et-vient entre l’individuel et le groupe, pour progresser tous ensemble vers la solution.
Après plusieurs recherches collectives, j’engage les élèves dans la même démarche mais dans une recherche individuelle.