Projet de Groupe de Travail Cycle 4 au collège Julien Lambot (44)

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Julien Rougelot
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Projet de Groupe de Travail Cycle 4 au collège Julien Lambot (44)

Message par Julien Rougelot »

Je partage ici le projet de Groupe de Travail Cycle 4 tel que mis en place
dans mon collège pour l'an prochain.
Il s'agit du fruit d'une première année d'expérimentation à petite échelle
qui a voulu pour l'an prochain grandir et s'approfondir.

On est bien évidemment loin d'un atelier de 3h hebdomadaire ou d'une

équipe partageant d'emblée les valeurs de la PF.
Mais y pointent des objectifs comme "Construire avec l’élève des
remédiations individualisées", "Articuler les difficultés de chaque élève,
son travail personnel et son travail en classe" ou encore "Construire de
l'entraide et de la coopération".

Ce qui dans un cadre traditionnel avec des enseignant.es non Freinet me

paraît un bon premier pas. Si je le partage ici, c'est pour chercher ce
qui dans les similarités et différences nous donne à penser sur ce qu'est
la Pédagogie Freinet, la Méthode Naturelle.

Concrètement, et c'est là l'objet des échanges que nous avons dans notre
collège autour de ce projet, cela tourne autour de ce que veut dire
"Construire avec l'élève" (oui, je sais, on n'en est pas dans cette petite
équipe à considérer l'enfant/le jeune derrière l'élève) et ce que désigne
"le travail personnel".
Justement notre première expérimentation cette année a permis à des
collègues de mesurer à quel point un travail uniquement contraint
(scholastique devrait on dire) ne construisait pas. Et nous avons donc dû
collectivement nous interroger sur quels types de travail "fonctionnait"
avec l'élève. Reste alors pour nous de nous demander ce qui est invariant
entre nos différents constats...
Bref, je crois que nous sommes bien malgré tout dans une démarche vers la
PF...

Julien
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Marlène Pineau
Messages : 22
Enregistré le : mar. 4 mai 2021 14:59

Re: Projet de Groupe de Travail Cycle 4 au collège Julien Lambot (44)

Message par Marlène Pineau »

"Justement notre première expérimentation cette année a permis à des collègues de mesurer à quel point un travail uniquement contraint
(scholastique devrait on dire) ne construisait pas. Et nous avons donc dû  collectivement nous interroger sur quels types de travail "fonctionnait"
avec l'élève. Reste alors pour nous de nous demander ce qui est invariant entre nos différents constats..."

Poser un constat sur ce qui ne fonctionne pas sans le réduire à une cause extérieure (les élèves, les parents, etc). Verbaliser ce qui fonctionne, se rendre compte qu'on est capable  de modestes réussites, soi-même et les élèves, sans attendre d'évaluation. Lorsque ces étapes sont partagées en équipe, ça fait déjà grand bien et contraste avec d'autres communications  corrosives.
Pour la suite, comme tu l'écris, nous travaillons en milieu traditionnel, en parlant le langage de l'Institution, en habitant les murs de l'Institution. C'est à toi, à vous,  de voir quelle occasion de travail authentique surgira dans l'espace que vous avez aménagé.

Au lycée où je travaille, c'est la même chose. On vient d'envisager le  travail pour l'année prochaine en MLDS (mission locale contre le décrochage scolaire).
Le cadre :
12 à 15 élèves de 16-17 ans
5 semaines de novembre à décembre, trois heures hebdomadaires pour les élèves
math - français
peut-être arts plastiques

Si on regarde le document ci-joint, rédigé par la coordinatrice après notre  discussion à trois (la prof de math, la coordo et moi-même ),  les attentes institutionnelles et les besoins de la communication en équipe génèrent des incontournables :
dans nos deux documents, Julien, on retrouve pareillement les dates, les noms des profs, le mot "objectif".

C'est pour moi un document paradoxal. A la fois il est rassurant car il est le garant qu'un travail est entamé et nous engage ensemble.
A la fois, je ne le relis pas facilement : je dois faire effort pour y retrouver la liberté que j'en espère. Ce sont les points d'interrogation qui me reposent le plus, je crois.
Pour me rassurer, je me rappelle le travail que nous avons déjà mené ensemble cette année passée et la liberté dont les élèves et moi-même avons disposé.
Et puis quel que soit le cadre, l'année du bac, l'année du BTS, la rentrée, la sortie, le lendemain ou la veille du week end,  notre liberté est toujours sous condition, alors d'une certaine manière, on n'a pas à attendre un cadre adapté pour inventer notre travail.

Ce que j'aime dans notre projet MLDS , c'est que malgré la brièveté de la période  _ 5 semaines _  on prend le temps de trois sorties. Il va falloir protéger ce sentiment le plus possible malgré le trac.
L'année dernière, avec la collègue de math, nous avons déjà remplacé les traditionnels tests de positionnement (pour accueillir des décrocheurs, rien de tel qu'une batterie d'exercices....! )  par une sortie autour du lycée.
Suivant le protocole de la classe promenade, les élèves avaient écrit, dessiné, récolté des impressions sensibles et au retour les avaient tout à tour exprimées. Sur cette première production s'était organisé le travail de la classe.
Nous misons sur cette mise en mouvement et en activité pour initier l'expression et la fabrication d'une communication secure dans le groupe. Les deux autres sorties sont là pour proposer l'équivalent d'une correspondance : occasion de rencontres avec des jardinières et des jardiniers. Communication des productions.
Pour la suite, on verra en fonction de ce qui se passe.
Déjà, quand on tente de vivre des moments intenses avec les jeunes, intenses parce que pleins de notre attente, de notre respect , ils sentent bien que ça n'est pas ordinaire et ça les change de l'idée qu'ils se font de l'école, des profs et peut-être un peu d'eux-mêmes.  Par contre, ce changement ne suffit pas à les mettre au travail et cette étrangeté elle-même est très réversible : "c'est parce qu'on est décrocheurs que vous ne nous faites pas des  "vrais" cours". Et puis notre attente, toute intense qu'elle soit,  rencontre très vite la réalité des comportements !!
Bref, rien n'est simple !


Marlène
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GD85, secteur second degré, prof de français en 1ère et BTS
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