Voici notre prise de notes, à lire, compléter, commenter.
Comment fais-tu toi en classe? Mets-tu en place des activités créatives qui se réitinérent? Quels effets as-tu observé?Idée de départ : à partir de situations de classe, « Une feuille noire chaque jour », les chemins sur un carré blanc, le land art pendant/après les classes dehors, on se pose la question de la « répétition » dans les classes.On se questionne sur le mot à employer pour désigner cette idée : mettre en place plusieurs fois de suite une même situation créative (de façon identique ou similaire).Est-ce qu’on peut parler de répliquer, de réitérer, d’expérimenter à nouveau, de faire et refaire ? Agnès propose le mot « réitinération » qui nous convient bien : à chaque fois on croit faire la même chose mais non, on ne part pas du même endroit tout à fait. Il y a le même point de départ et les réponses évoluent. Il y a l’idée du chemin. La pensée créative est différente, ayant des points de repère l’élève peut focaliser plus facilement ses pensées sur son travail.Réitinérer a ce que le rituel a de rassurant. La répétition crée un cadre rassurant, un cadre sécurisant mais flexible. Même si on n’arrive jamais au même endroit, on part sur le même chemin plus riche des expériences des jours d’avant.
Exemple : l’utilisation d’un fichier incitatif de graphismes permet aux élèves de progresser, sur chaque fiche la consigne est la même mais l’élément graphique est différent.
Est-ce que ça convient à tout le monde ?
Ces situations permettent de développer des variantes et des adaptations personnelles aux enfants. On a toutes et tous besoin d’un cadre mais plus ou moins resserré. Avec la réitinération nous sommes dans la répétition de consignes ouvertes. L’élève peut bouger à l’intérieur, ce n’est pas un carcan.
Est-ce qu’on ne risque pas de générer l’ennui chez certain·es élèves ?
Il y a des questions de rythme : à quelle fréquence proposer la même activité ? Tous les jours ? Toutes les semaines ? Tous les mois ? Pendant combien de temps ? Quand arrêter ?
Dans d’autres disciplines nous nous posons moins la question. Le Conseil, le Quoideneuf, les textes libres... sont des situations qui se répètent.
En arts plastiques on trouve l’idée de séries. Des artistes ont des carnets de croquis où on trouve plusieurs fois le « même » dessin. Souvent l’enfant peut dessiner plusieurs fois, plusieurs jours consécutifs, un même personnage jusqu’au jour où...
Au théâtre ou en musique il y a des répétitions jusqu’à un but (la représentation). Là il nous semble que le cadre est très étroit.
Ce que l’enfant apprend dans la répétition ?
Il y a l’appétit de la première fois, il fait il fait il fait (plaisir de faire, tâtonnements) et il apprend de ses réussites ou de ses échecs.
Dans nos classes c’est corrélé à des présentations, au regard sur le travail des autres ce qui permet la fois suivante à l’élève de se plonger avec confiance dans son travail nourri de ce qui a déjà été fait.
Le carré noir peut être un support puissant : du rien peut émerger le tout. Tu mesures tout ce que tu as à gagner. Ça permet de trouver une place individuelle dans le groupe.
Spontanément les enfants répètent : dessins de mangas, kaplas, perles à repasser, etc. mode dans une classe puis ça passe à autre chose.
Avec le fichier de techniques d’Arts Plastiques, certain·es enfants choisissent plusieurs fois la même technique.
Il y a un lien entre l’acte technique, toujours identique ou similaire, et l’acte émotionnel toujours différent.
Dans nos formations, veiller à faire des temps identiques (carré noir ou chemin), à faire vivre la réitinération.
Ou au contraire pourquoi ne pas proposé plusieurs fois la même situation? Quels freins?
Amélie pour le groupe créAtions