On en parle?
Imaginons que les contraintes institutionnelles n'existent pas. Comment evaluerait-on?
Je lis des textes sur l'évaluation en pédagogie Freinet qui parlent de l'évaluation formative. Je relis souvent cette phrase du Dictionnaire de la pédagogie Freinet : "L'évaluation est conçue comme un moyen donné à chacun de se situer dans une progression, de marquer des réussites par rapport à soi, avec la reconnaissance du groupe."
Dans cet article, je lis qu'il faut rendre l'évaluation aux élèves avec des auto-évaluations, des grilles critériées,... Est-ce que tout le travail devrait donc être accompagné d'une grille critériée et des objectifs d'apprentissages? Je crains que cela devienne alors l'objectif principal, et pas (au cours de langues) la communication, l'expression, le plaisir,...
Comment trouver l'équilibre? Quels sont les objectifs à atteindre? Comment les déterminer?
Que faites-vous? Qu'aimeriez-vous faire?
L'évaluation au second degré
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Alessandra Bilani
- Messages : 5
- Enregistré le : lun. 2 mai 2022 19:30
L'évaluation au second degré
membre d'Education populaire (mouvement belge francophone) - professeure de néerlandais dans une école secondaire Freinet à Bruxelles - niveau lycée
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Michel Mulat
- Messages : 5
- Enregistré le : mer. 5 mai 2021 08:56
Re: L'évaluation au second degré
Bonjour
Les recettes et préconisations du premier degré en matière d'évaluation ne fonctionnent pas en classe d'examen et ne permettent pas de combattre l'échec et le découragement dans le système scolaire adopté en France par l’État.
En lycée on ne peut pas nier le système. Par contre il est bon de savoir sur quoi il repose. Pendant quasi toute ma carrière en lycée puis STS j'ai défendu la courbe de Gauss, mais utilisée à ma façon. On nous demande d'avoir un échantillonnage de notes pouvant aller de 0 à 20. Mais ce qu'on ne dit pas c'est que cet écart ne repose arithmétiquement que sur un nombre limité de notes. Moins on a de notes plus l'écart peut se vérifier. Plus on en a plus il s'amenuise. Avec deux notes dans un trimestre tu obtiens des moyennes entre 4 et 15. Avec 60 notes tu obtiens au maximum un écart entre 9 et 12. Sachant cela il suffit d'utiliser un tableur et de le communiquer à la classe. Tout est noté, la plus brève intervention comprise.
En classe d'examen, tout élève doit savoir la valeur qu'on donnerait à son devoir de préparation pour 'examen final. Cette note est valorisée par un coefficient supérieur. Mais tout devoir peut être refait y compris partiellement. L'introduction de la dissert n'est pas bonne ! On la refait et elle est notée par des lettres de A à C.
En fin de trimestre le tableur remplace chaque lettre par un nombre choisi avec la classe : exemple A=16, B=11 et C=8. Si on sait programmer son tableur on peut remplacer les lettres par trois couleurs.
La moindre intervention. est notée. Les textes libres sont notés.
Qui note ? Le prof pour les devoirs d'entraînement. L'élève lui-même ou la classe selon le type de création ou correction. Cela ne donne pas un travail supplémentaire à l'enseignant, mais il doit s'organiser différemment et surtout répartir les tâches et responsabilités. Les notes ne servent à rien mais utilisées ainsi en permettant de valoriser l'erreur par sa correction on motive. Plus tu fais d'erreurs plus tu avances en corrigeant. Chacune et chacun des élèves ou étudiant sait à tout moment quelle moyenne il ou elle aura en fin de trimestre et peut donc contrôler en ajoutant des actions ou travaux..
En classe de BTS Audiovisuel, à programme très chargé en technique en particulier, il est inconcevable de multiplier les devoirs au détriment de la formation et de l'expérimentation. Alors sans rien dire à l'administration j'allais voir chaque étudiant pour lui demander la note qu'il s'attribuerait pour le trimestre. On est généralement surpris par le fait qu'ils et elles se dévaluent. La moyenne est ainsi l'objet d'un marchandage. Personne ne s'en plaint. J'obtenais de très bon résultats au BTS tout en exerçant ma pédagogie librement. Les résultats permettent de faire taire toute contestation du système que tu adoptes. Tu donnes RV aux emmerdeurs à la fin de l'année devant le tableau des réussites au Bac ou tout autre examen. L'important est la complicité avec la classe.
C'est la stratégie que j'ai choisie avec mes élèves et étudiants. Pour l'administration j'avais des moyennes. Et lorsque quelqu'un protestait pendant les conseils de classes trimestriels, je lui demandais combien de notes il ou elle avait données dans le trimestre. Ça calme ! J'ai sauvé un étudiant qui avait zéro en physique sur son dossier scolaire annuel et que l'inspecteur voulait recaler en jury de BTS. Il m'a suffit de rappeler la courbe de Gauss et de dénoncer la pratique du prof !
Tout le reste est puisé dans la panoplie Freinet adaptée au second degré et surtout à la classe et son contexte. La corres, le journal c'est bien, mais on ne doit pas les rendre obligatoires quand ça ne marche pas. Le programme et les projets se règlent en réunions avec répartition des tâches. Les fichiers sont réalisés par la classe à partir des demandes et des erreurs. Tu as fait une erreur, tu fais une fiche qui sera notée. tu ne sais pas, tu cherches et du demandes de l'aide. L'important est d'ouvrir la classe en invitant des "spécialistes" et en sortant.
Et puis la complicité est le meilleur remède contre une utilisation frauduleuse de l'IA. On en rigole ensemble en l'utilisant pour le sujet donné à l'examen précédent. Ne combattons pas, cassons le système ensemble avec la classe.
Les recettes et préconisations du premier degré en matière d'évaluation ne fonctionnent pas en classe d'examen et ne permettent pas de combattre l'échec et le découragement dans le système scolaire adopté en France par l’État.
En lycée on ne peut pas nier le système. Par contre il est bon de savoir sur quoi il repose. Pendant quasi toute ma carrière en lycée puis STS j'ai défendu la courbe de Gauss, mais utilisée à ma façon. On nous demande d'avoir un échantillonnage de notes pouvant aller de 0 à 20. Mais ce qu'on ne dit pas c'est que cet écart ne repose arithmétiquement que sur un nombre limité de notes. Moins on a de notes plus l'écart peut se vérifier. Plus on en a plus il s'amenuise. Avec deux notes dans un trimestre tu obtiens des moyennes entre 4 et 15. Avec 60 notes tu obtiens au maximum un écart entre 9 et 12. Sachant cela il suffit d'utiliser un tableur et de le communiquer à la classe. Tout est noté, la plus brève intervention comprise.
En classe d'examen, tout élève doit savoir la valeur qu'on donnerait à son devoir de préparation pour 'examen final. Cette note est valorisée par un coefficient supérieur. Mais tout devoir peut être refait y compris partiellement. L'introduction de la dissert n'est pas bonne ! On la refait et elle est notée par des lettres de A à C.
En fin de trimestre le tableur remplace chaque lettre par un nombre choisi avec la classe : exemple A=16, B=11 et C=8. Si on sait programmer son tableur on peut remplacer les lettres par trois couleurs.
La moindre intervention. est notée. Les textes libres sont notés.
Qui note ? Le prof pour les devoirs d'entraînement. L'élève lui-même ou la classe selon le type de création ou correction. Cela ne donne pas un travail supplémentaire à l'enseignant, mais il doit s'organiser différemment et surtout répartir les tâches et responsabilités. Les notes ne servent à rien mais utilisées ainsi en permettant de valoriser l'erreur par sa correction on motive. Plus tu fais d'erreurs plus tu avances en corrigeant. Chacune et chacun des élèves ou étudiant sait à tout moment quelle moyenne il ou elle aura en fin de trimestre et peut donc contrôler en ajoutant des actions ou travaux..
En classe de BTS Audiovisuel, à programme très chargé en technique en particulier, il est inconcevable de multiplier les devoirs au détriment de la formation et de l'expérimentation. Alors sans rien dire à l'administration j'allais voir chaque étudiant pour lui demander la note qu'il s'attribuerait pour le trimestre. On est généralement surpris par le fait qu'ils et elles se dévaluent. La moyenne est ainsi l'objet d'un marchandage. Personne ne s'en plaint. J'obtenais de très bon résultats au BTS tout en exerçant ma pédagogie librement. Les résultats permettent de faire taire toute contestation du système que tu adoptes. Tu donnes RV aux emmerdeurs à la fin de l'année devant le tableau des réussites au Bac ou tout autre examen. L'important est la complicité avec la classe.
C'est la stratégie que j'ai choisie avec mes élèves et étudiants. Pour l'administration j'avais des moyennes. Et lorsque quelqu'un protestait pendant les conseils de classes trimestriels, je lui demandais combien de notes il ou elle avait données dans le trimestre. Ça calme ! J'ai sauvé un étudiant qui avait zéro en physique sur son dossier scolaire annuel et que l'inspecteur voulait recaler en jury de BTS. Il m'a suffit de rappeler la courbe de Gauss et de dénoncer la pratique du prof !
Tout le reste est puisé dans la panoplie Freinet adaptée au second degré et surtout à la classe et son contexte. La corres, le journal c'est bien, mais on ne doit pas les rendre obligatoires quand ça ne marche pas. Le programme et les projets se règlent en réunions avec répartition des tâches. Les fichiers sont réalisés par la classe à partir des demandes et des erreurs. Tu as fait une erreur, tu fais une fiche qui sera notée. tu ne sais pas, tu cherches et du demandes de l'aide. L'important est d'ouvrir la classe en invitant des "spécialistes" et en sortant.
Et puis la complicité est le meilleur remède contre une utilisation frauduleuse de l'IA. On en rigole ensemble en l'utilisant pour le sujet donné à l'examen précédent. Ne combattons pas, cassons le système ensemble avec la classe.