Bonjour,
je propose ce sujet sans plus de précision. Je pense qu'il sera utile pour y causer directions collégiales ou non, technique, outil, mode de gestion de l'équipe, etc...
Par exemple, puisque je suis amené à prendre la direction d'une élémentaire Freinet en REP+, j'aimerais savoir si quelqu'un peut me conseiller un outil de gestion collectif. Je pense à Pronote parce que je l'ai utilisé pendant 5 ans au collège, mais c'est trop cher et trop lourd. Peut-être, sûrement, existe-t-il des outils plus simple et tout aussi fonctionnels.
à vous lire.
Sébastien
Direction d'école
-
Nadège Pessognelli
- Messages : 6
- Enregistré le : mar. 4 mai 2021 21:04
Re: Direction d'école
Bonjour Sébastien,
Comme je suis directrice d'une toute petite école, j'utilise des groupes d'adresses pour joindre les parents directement par mail, mais ce n'est pas ça que tu recherches.
On a aussi un espace numérique de travail (OZE), qui se rapproche plus de pronote, mais avec des "adaptations" pour le primaire, même s'il a fallu un peu batailler pour faire comprendre qu'un enseignant peut aussi être directeur et inversement, et faire les réglages pour que tous les enseignants aient les mêmes droits. Il y a un espace agenda de l'école, possibilité d'envoyer des messages aux familles et qu'elles prennent contact, possibilité de blogs et bien sur d'espaces collaboratifs. Il semble qu'il y ait un tableau d'annonces, mais je n'ai jamais réussi à le faire fonctionner (à moins que ce soit une fonctionnalité réservée au secondaire). Ce n'est pas nécessairement collaboratif entre enseignants, je ne sais pas si c'est ce que tu recherches administrativement parlant, ça nécessite une formation minimum des adultes comme des enfants, mais ça coute une cinquantaine d'euros par an (chez nous c'est la mairie qui paie).
Bonnes vacances, à bientôt !
Nadège
Comme je suis directrice d'une toute petite école, j'utilise des groupes d'adresses pour joindre les parents directement par mail, mais ce n'est pas ça que tu recherches.
On a aussi un espace numérique de travail (OZE), qui se rapproche plus de pronote, mais avec des "adaptations" pour le primaire, même s'il a fallu un peu batailler pour faire comprendre qu'un enseignant peut aussi être directeur et inversement, et faire les réglages pour que tous les enseignants aient les mêmes droits. Il y a un espace agenda de l'école, possibilité d'envoyer des messages aux familles et qu'elles prennent contact, possibilité de blogs et bien sur d'espaces collaboratifs. Il semble qu'il y ait un tableau d'annonces, mais je n'ai jamais réussi à le faire fonctionner (à moins que ce soit une fonctionnalité réservée au secondaire). Ce n'est pas nécessairement collaboratif entre enseignants, je ne sais pas si c'est ce que tu recherches administrativement parlant, ça nécessite une formation minimum des adultes comme des enfants, mais ça coute une cinquantaine d'euros par an (chez nous c'est la mairie qui paie).
Bonnes vacances, à bientôt !
Nadège
- Cyril Boiron
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- Localisation : Marseille
Re: Direction d'école
Directeur d’école, une fonction-clé jamais clarifiée
(Le Monde, 25 septembre 2025)
Dans les écoles élémentaires, le directeur est responsable de la gestion administrative et sommé de jouer les « pilotes pédagogiques », mais il n’a aucun statut propre.
Quel est le rôle d’un directeur et quels doivent être ses pouvoirs au sein du collectif pédagogique qu’est l’école élémentaire ? Six ans après le suicide de Christine Renon, directrice d’école à Pantin (Seine-Saint-Denis), qui avait fait resurgir dans le débat public toute la complexité et la lourdeur de la tâche de diriger une école ; quatre ans après la loi qui, en décembre 2021, a reconnu la spécificité de cette fonction, ce débat séculaire n’a toujours pas trouvé d’issue claire.
En témoigne la passe d’armes qui a opposé, en juin, le ministère de l’éducation nationale aux organisations syndicales, à propos de la réécriture du « référentiel métier des directeurs d’école ». Le texte précisait les missions de ces 43 000 agents et insistait sur leurs responsabilités renforcées et élargies en matière de « fonctionnement de l’école » et, surtout, de « pilotage pédagogique ». Les sept syndicats représentatifs ont demandé le retrait de ce projet, estimant qu’il transformait la nature de la direction d’école et faisait un pas de trop vers l’attribution aux directeurs d’une autorité hiérarchique aujourd’hui exercée par les inspecteurs.
Contrairement au secondaire, héritier du lycée napoléonien, l’école primaire publique s’est historiquement construite dans le rejet constant de l’autorité d’un chef d’établissement, rappelle l’historien Claude Lelièvre, et ce avant même la création des syndicats.
Le mouvement des instituteurs contre le pouvoir des directeurs, notamment au nom de l’autonomie pédagogique des enseignants, a conduit à la création, en 1908, du « conseil des maîtres », qui consacre le fonctionnement collectif de l’école primaire sous la supervision d’un directeur, enseignant comme les autres.
Les directeurs actuels sont responsables de la gestion administrative et investis de la conduite du « projet d’école » sans avoir de statut propre. Ni chef d’établissement ni supérieur hiérarchique de leurs collègues, ils se trouvent de longue date au carrefour d’injonctions multiples et souvent contradictoires.
Manque de temps et de formation
Ce modèle de fonctionnement a toujours été contesté par la droite, qui plaide pour la reconnaissance d’une autorité des directeurs. Cette revendication a pris une nouvelle dimension à mesure que la pensée politique et administrative s’est imprégnée des référentiels du « nouveau management public » (une approche du système scolaire qui repose sur le principe de l’« autonomie » des établissements). Et à nouveau avec l’avènement, au début des années 2000, des comparaisons internationales qui montrent une corrélation (sans démontrer de causalité) entre le degré d’autonomie des établissements et la réussite des élèves. Plusieurs études ont également établi que le développement d’une « culture collaborative » entre les enseignants d’un établissement améliorait leur sentiment d’efficacité, leur bien-être, et avait un effet positif sur les résultats des élèves.
Le « leadership pédagogique » des directeurs est ainsi régulièrement avancé comme une solution pour corriger les insuffisances du système scolaire français, plus centralisé que ses voisins et au sein duquel les enseignants déclarent exercer leur métier de façon plus solitaire qu’ailleurs. En mars, un rapport de la Cour des comptes sur l’école primaire a présenté la « gouvernance inaboutie » des écoles primaires et l’absence de statut de ses directeurs comme un obstacle à la réussite du système scolaire.
La loi de 2021, portée par l’ancienne députée (Renaissance) du Val-d’Oise Cécile Rilhac,n’a pas permis de sortir de l’entre-deux le modèle français sur le non-statut des directeurs, entérinant une « autorité fonctionnelle » sur l’ensemble du personnel sans que les contours de cette notion ne soient explicités. Ce texte installe néanmoins les directeurs dans le rôle de « pilotes pédagogiques » de l’école. Est-il nécessaire d’aller plus loin, alors que les syndicats restent opposés à l’autorité hiérarchique du directeur ? Dans sa dernière enquête sur les directeurs d’école, en 2024, l’inspection générale de l’éducation nationale relevait que les principales entraves au rôle de pilote pédagogique ne sont pas liées à l’absence de statut mais au défaut de formation et, surtout, au manque de temps.
La formation reste centrée sur des aspects réglementaires, loin des compétences didactiques ou d’animation d’une équipe. D’ailleurs, les directeurs ne sont totalement déchargés de cours que si leur école possède 12 classes ou plus, ainsi 90 % d’entre eux enseignent en parallèle. Plus d’un tiers n’a que quelques jours de décharge par an, car leur école a moins de quatre classes ; d’autres sont à mi-temps à la tête d’écoles plus grandes que certains collèges. Contrairement au second degré, ils travaillent seuls, sans adjoint, sans aide administrative, sans personnel de vie scolaire. Dans ces conditions, l’investissement du volet pédagogique de leur mission ne peut rester qu’un vœu pieux.
Comme le note la chercheuse en sciences de l’éducation Cécile Rouaux, loi ou circulaire ne transforment pas, par leur seule existence, une culture solidement ancrée, dont l’évolution est nécessairement longue et lente. Demander au directeur d’endosser un rôle d’expert pédagogique au sein d’une équipe implique, par exemple, de redéfinir ses rapports avec les inspecteurs ; ceux-ci sont les référents pédagogiques et les supérieurs hiérarchiques des professeurs, et il leur revient aussi de laisser de nouvelles marges aux directeurs.
Quant à la promotion par le pouvoir politique de l’autonomie et de l’initiative des professionnels, elle reste contredite par les réflexes centralisateurs de l’éducation nationale. L’enjeu du rôle des directeurs d’école relève autant d’un débat politique inachevé que d’une nécessaire mise en cohérence des ambitions affichées avec les moyens et les conditions réelles d’exercice du métier.
Source : https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/09/25/directeur-d-ecole-une-fonction-cle-jamais-clarifiee_6642905_3232.html
(Le Monde, 25 septembre 2025)
Dans les écoles élémentaires, le directeur est responsable de la gestion administrative et sommé de jouer les « pilotes pédagogiques », mais il n’a aucun statut propre.
Quel est le rôle d’un directeur et quels doivent être ses pouvoirs au sein du collectif pédagogique qu’est l’école élémentaire ? Six ans après le suicide de Christine Renon, directrice d’école à Pantin (Seine-Saint-Denis), qui avait fait resurgir dans le débat public toute la complexité et la lourdeur de la tâche de diriger une école ; quatre ans après la loi qui, en décembre 2021, a reconnu la spécificité de cette fonction, ce débat séculaire n’a toujours pas trouvé d’issue claire.
En témoigne la passe d’armes qui a opposé, en juin, le ministère de l’éducation nationale aux organisations syndicales, à propos de la réécriture du « référentiel métier des directeurs d’école ». Le texte précisait les missions de ces 43 000 agents et insistait sur leurs responsabilités renforcées et élargies en matière de « fonctionnement de l’école » et, surtout, de « pilotage pédagogique ». Les sept syndicats représentatifs ont demandé le retrait de ce projet, estimant qu’il transformait la nature de la direction d’école et faisait un pas de trop vers l’attribution aux directeurs d’une autorité hiérarchique aujourd’hui exercée par les inspecteurs.
Contrairement au secondaire, héritier du lycée napoléonien, l’école primaire publique s’est historiquement construite dans le rejet constant de l’autorité d’un chef d’établissement, rappelle l’historien Claude Lelièvre, et ce avant même la création des syndicats.
Le mouvement des instituteurs contre le pouvoir des directeurs, notamment au nom de l’autonomie pédagogique des enseignants, a conduit à la création, en 1908, du « conseil des maîtres », qui consacre le fonctionnement collectif de l’école primaire sous la supervision d’un directeur, enseignant comme les autres.
Les directeurs actuels sont responsables de la gestion administrative et investis de la conduite du « projet d’école » sans avoir de statut propre. Ni chef d’établissement ni supérieur hiérarchique de leurs collègues, ils se trouvent de longue date au carrefour d’injonctions multiples et souvent contradictoires.
Manque de temps et de formation
Ce modèle de fonctionnement a toujours été contesté par la droite, qui plaide pour la reconnaissance d’une autorité des directeurs. Cette revendication a pris une nouvelle dimension à mesure que la pensée politique et administrative s’est imprégnée des référentiels du « nouveau management public » (une approche du système scolaire qui repose sur le principe de l’« autonomie » des établissements). Et à nouveau avec l’avènement, au début des années 2000, des comparaisons internationales qui montrent une corrélation (sans démontrer de causalité) entre le degré d’autonomie des établissements et la réussite des élèves. Plusieurs études ont également établi que le développement d’une « culture collaborative » entre les enseignants d’un établissement améliorait leur sentiment d’efficacité, leur bien-être, et avait un effet positif sur les résultats des élèves.
Le « leadership pédagogique » des directeurs est ainsi régulièrement avancé comme une solution pour corriger les insuffisances du système scolaire français, plus centralisé que ses voisins et au sein duquel les enseignants déclarent exercer leur métier de façon plus solitaire qu’ailleurs. En mars, un rapport de la Cour des comptes sur l’école primaire a présenté la « gouvernance inaboutie » des écoles primaires et l’absence de statut de ses directeurs comme un obstacle à la réussite du système scolaire.
La loi de 2021, portée par l’ancienne députée (Renaissance) du Val-d’Oise Cécile Rilhac,n’a pas permis de sortir de l’entre-deux le modèle français sur le non-statut des directeurs, entérinant une « autorité fonctionnelle » sur l’ensemble du personnel sans que les contours de cette notion ne soient explicités. Ce texte installe néanmoins les directeurs dans le rôle de « pilotes pédagogiques » de l’école. Est-il nécessaire d’aller plus loin, alors que les syndicats restent opposés à l’autorité hiérarchique du directeur ? Dans sa dernière enquête sur les directeurs d’école, en 2024, l’inspection générale de l’éducation nationale relevait que les principales entraves au rôle de pilote pédagogique ne sont pas liées à l’absence de statut mais au défaut de formation et, surtout, au manque de temps.
La formation reste centrée sur des aspects réglementaires, loin des compétences didactiques ou d’animation d’une équipe. D’ailleurs, les directeurs ne sont totalement déchargés de cours que si leur école possède 12 classes ou plus, ainsi 90 % d’entre eux enseignent en parallèle. Plus d’un tiers n’a que quelques jours de décharge par an, car leur école a moins de quatre classes ; d’autres sont à mi-temps à la tête d’écoles plus grandes que certains collèges. Contrairement au second degré, ils travaillent seuls, sans adjoint, sans aide administrative, sans personnel de vie scolaire. Dans ces conditions, l’investissement du volet pédagogique de leur mission ne peut rester qu’un vœu pieux.
Comme le note la chercheuse en sciences de l’éducation Cécile Rouaux, loi ou circulaire ne transforment pas, par leur seule existence, une culture solidement ancrée, dont l’évolution est nécessairement longue et lente. Demander au directeur d’endosser un rôle d’expert pédagogique au sein d’une équipe implique, par exemple, de redéfinir ses rapports avec les inspecteurs ; ceux-ci sont les référents pédagogiques et les supérieurs hiérarchiques des professeurs, et il leur revient aussi de laisser de nouvelles marges aux directeurs.
Quant à la promotion par le pouvoir politique de l’autonomie et de l’initiative des professionnels, elle reste contredite par les réflexes centralisateurs de l’éducation nationale. L’enjeu du rôle des directeurs d’école relève autant d’un débat politique inachevé que d’une nécessaire mise en cohérence des ambitions affichées avec les moyens et les conditions réelles d’exercice du métier.
Source : https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/09/25/directeur-d-ecole-une-fonction-cle-jamais-clarifiee_6642905_3232.html
Cyril BOIRON | Détaché – directeur technique ICEM Pédagogie Freinet
Membre de la fédération ICEM via l'ICEM13 et la FREM-PACA
Secteur corps | Chantier outils informatiques
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