Bonjour,
tout ce que je lis concernant la classe dehors au même endroit toute l'année sous forme d'activités libres (cf Christelle Ferjoux) concerne surtout des maternelles pour lesquelles l'intérêt pour la découverte est plus vif, peu d'expériences au niveau CM. C'est ma recherche...
Stéphane
Oser sortir dehors ... toute l'année !
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- Jean Teissier
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Re: Oser sortir dehors ... toute l'année !
Ca y'est : j'ai pris le temps de lire et de regarder un peu ce que vous avez envoyé.
D'où je réagis
Sortant, depuis l'année dernière, tous les vendredis après-midi avec la classe, le sujet m'intéresse et m'interpelle.
Nous (je dis "nous" parce que je bosse en CP-CE1 en REP, donc en classe dédoublée, donc en réfléchissant et partageant la classe avec une collègue), nous sommes partis sur un format de sortie courte (de 14h à 15h50, les après-midi sont courtes à Villeurbanne : surtout avec tous les temps difficiles à évacuer, genre faire les sacs, le bilan de la semaine, le temps que les enfants arrivent en classe...etc.).
L'inspiration de ces sorties est plutôt la classe-promenade, telle que j'ai pu l'expérimenter à divers congrès ou stages.
Concrètement ça donne un truc qui ressemble à ça :
1) 5-10 minutes en classe où nous discutons de la sortie : les 2 élèves l'ayant préparée nous explique (et nous montre sur une photo aérienne du quartier) ce qu'on va faire comme sortie ; les autres réagissent, interrogent...etc.
2) 30-40 minutes de sortie
3) 20-30 minutes pour un temps de retour-bilan une fois de retour en classe : la forme actuelle de ce retour est un écrit-dessin dans leur cahier d'explorateur ou d'exploratrice.
Je trouve cette forme de retour assez peu satisfaisante, notamment parce que, généralement, nous n'avons pas le temps d'échanger sur ces écrits-dessins, sur ces bilans. Il me manque une phase de partage qui socialise ces souvenirs individuels... et éventuellement en tire de nouvelles idées de sorties.
Ce n'est pas que ce partage et ces nouvelles idées n'existent pas du tout, au contraire, mais elles restent très informelles (les gamin.es qui se mettent les un.es à côté des autres pour dessiner...etc.)
Le point qui me fait envie (dans ce qu'a raconté Philippe)
Par différence, je constate que mes élèves n'ont pas l'occasion de s'approprier l'espace de la façon dont semblent le faire les tiens, Philippe (on est loin du moment où ils et elles s'autoriseraient à exiger des autres habitants du quartier qu'ils respectent leur espace de travail).
Ça me fait envie et ça me pose question : je pense notamment que le temps de sortie est définitivement trop court. Entre le temps d'aller et de revenir, nous n'avons pas le temps de nous arrêter longuement. Ça limite forcément l'exploration du lieu visé. Et nos promenades sont plutôt... des promenades en fait (des déplacements suscitant des réactions en tous genres). Elles ne se donnent pas pour enjeu de s'approprier un espace hors de l'école.
D'ailleurs, depuis que j'ai lâché la préparation, qu'elle est prise en charge par 2 enfants, nous n'allons plus seulement... je dirais même que nous allons moins souvent au seul coin de verdure un peu consistant dans les alentours de l'école (le parc de la Commune). Ce qui m'amène à mon deuxième point :
Le point qui m'interpelle
J'ai quand même très envie de poser une distinction nette entre : "le dehors" et "la nature".
De ce que j'ai lu dans les ressources que vous avez partagées (je suis loin d'avoir tout lu, y'en avait un peu trop pour mon niveau actuel de disponibilité mentale, pardon Cyril), ce sont des synonymes.
C'est sûrement parce que mon école est dans une grande ville et dans une zone très très minérale, mais pour moi, ce lien-là ne va pas du tout de soi. Ce serait faux de dire qu'il n'y a rien de 'naturel' dans l'environnement de mes élèves (on trouve bien des arbres le long des routes et des parterres de fleurs protégés par des barrières). Mais leur "dehors" n'est pas prioritairement composé de "nature".
C'est pourtant bel et bien leur "dehors", leur "environnement", le "milieu" où, de fait, ils vivent et circulent.
C'est, d'ailleurs, cette différence-là, devenue obsédante, qui m'a incité à leur déléguer la préparation de la promenade : un jour, j'ai pris conscience que, moi, je n'envisageais que de les emmener au parc, parce que dans mon esprit, l'environnement, c'était aller voir les fleurs.
Sauf que ça, c'est mon imaginaire. C'est pas forcément le leur.
La preuve en est que la première promenade qu'ils ont voulu faire, c'était : "aller au supermarché de Grand Clément". Et celle qui, moi, m'a le plus marquée, c'est lorsqu'ils nous ont amené au pied de leurs barres d'immeubles (zone de bitume bitumé, où l'espace de jeux où ils nous ont conduit était tout aussi béton-béton que le reste... n'empêchent qu'ils étaient en joie et en jeu).
Je ne dis pas ça pour remettre en cause le choix d'aller dans la "nature" : c'est un choix fort, qui a des vraies raisons et qui, je vous crois volontiers, doit produire des effets puissants.
Je me dis juste qu'il y a peut-être dans le geste de sortir un autre enjeu possible : celui de... de "pratiquer" volontairement son environnement direct, tel qu'il se présente. D'en faire un lieu de partage avec les autres (enfants et maître.sse). Donc de s'en donner une conscience. Une conscience qui conduirait vers une sorte d'appropriation politique - c'est mon espoir, je crois, même si j'avoue ne pas trop savoir comment le concrétiser.
Bref, c'est un peu un détournement du sujet initial (et ben bravo, c'est du propre !).
Du coup, je suis pas sûr que ça apporte grand chose au schmilblick...
Mais bon...
D'où je réagis
Sortant, depuis l'année dernière, tous les vendredis après-midi avec la classe, le sujet m'intéresse et m'interpelle.
Nous (je dis "nous" parce que je bosse en CP-CE1 en REP, donc en classe dédoublée, donc en réfléchissant et partageant la classe avec une collègue), nous sommes partis sur un format de sortie courte (de 14h à 15h50, les après-midi sont courtes à Villeurbanne : surtout avec tous les temps difficiles à évacuer, genre faire les sacs, le bilan de la semaine, le temps que les enfants arrivent en classe...etc.).
L'inspiration de ces sorties est plutôt la classe-promenade, telle que j'ai pu l'expérimenter à divers congrès ou stages.
Concrètement ça donne un truc qui ressemble à ça :
1) 5-10 minutes en classe où nous discutons de la sortie : les 2 élèves l'ayant préparée nous explique (et nous montre sur une photo aérienne du quartier) ce qu'on va faire comme sortie ; les autres réagissent, interrogent...etc.
2) 30-40 minutes de sortie
3) 20-30 minutes pour un temps de retour-bilan une fois de retour en classe : la forme actuelle de ce retour est un écrit-dessin dans leur cahier d'explorateur ou d'exploratrice.
Je trouve cette forme de retour assez peu satisfaisante, notamment parce que, généralement, nous n'avons pas le temps d'échanger sur ces écrits-dessins, sur ces bilans. Il me manque une phase de partage qui socialise ces souvenirs individuels... et éventuellement en tire de nouvelles idées de sorties.
Ce n'est pas que ce partage et ces nouvelles idées n'existent pas du tout, au contraire, mais elles restent très informelles (les gamin.es qui se mettent les un.es à côté des autres pour dessiner...etc.)
Le point qui me fait envie (dans ce qu'a raconté Philippe)
Par différence, je constate que mes élèves n'ont pas l'occasion de s'approprier l'espace de la façon dont semblent le faire les tiens, Philippe (on est loin du moment où ils et elles s'autoriseraient à exiger des autres habitants du quartier qu'ils respectent leur espace de travail).
Ça me fait envie et ça me pose question : je pense notamment que le temps de sortie est définitivement trop court. Entre le temps d'aller et de revenir, nous n'avons pas le temps de nous arrêter longuement. Ça limite forcément l'exploration du lieu visé. Et nos promenades sont plutôt... des promenades en fait (des déplacements suscitant des réactions en tous genres). Elles ne se donnent pas pour enjeu de s'approprier un espace hors de l'école.
D'ailleurs, depuis que j'ai lâché la préparation, qu'elle est prise en charge par 2 enfants, nous n'allons plus seulement... je dirais même que nous allons moins souvent au seul coin de verdure un peu consistant dans les alentours de l'école (le parc de la Commune). Ce qui m'amène à mon deuxième point :
Le point qui m'interpelle
J'ai quand même très envie de poser une distinction nette entre : "le dehors" et "la nature".
De ce que j'ai lu dans les ressources que vous avez partagées (je suis loin d'avoir tout lu, y'en avait un peu trop pour mon niveau actuel de disponibilité mentale, pardon Cyril), ce sont des synonymes.
C'est sûrement parce que mon école est dans une grande ville et dans une zone très très minérale, mais pour moi, ce lien-là ne va pas du tout de soi. Ce serait faux de dire qu'il n'y a rien de 'naturel' dans l'environnement de mes élèves (on trouve bien des arbres le long des routes et des parterres de fleurs protégés par des barrières). Mais leur "dehors" n'est pas prioritairement composé de "nature".
C'est pourtant bel et bien leur "dehors", leur "environnement", le "milieu" où, de fait, ils vivent et circulent.
C'est, d'ailleurs, cette différence-là, devenue obsédante, qui m'a incité à leur déléguer la préparation de la promenade : un jour, j'ai pris conscience que, moi, je n'envisageais que de les emmener au parc, parce que dans mon esprit, l'environnement, c'était aller voir les fleurs.
Sauf que ça, c'est mon imaginaire. C'est pas forcément le leur.
La preuve en est que la première promenade qu'ils ont voulu faire, c'était : "aller au supermarché de Grand Clément". Et celle qui, moi, m'a le plus marquée, c'est lorsqu'ils nous ont amené au pied de leurs barres d'immeubles (zone de bitume bitumé, où l'espace de jeux où ils nous ont conduit était tout aussi béton-béton que le reste... n'empêchent qu'ils étaient en joie et en jeu).
Je ne dis pas ça pour remettre en cause le choix d'aller dans la "nature" : c'est un choix fort, qui a des vraies raisons et qui, je vous crois volontiers, doit produire des effets puissants.
Je me dis juste qu'il y a peut-être dans le geste de sortir un autre enjeu possible : celui de... de "pratiquer" volontairement son environnement direct, tel qu'il se présente. D'en faire un lieu de partage avec les autres (enfants et maître.sse). Donc de s'en donner une conscience. Une conscience qui conduirait vers une sorte d'appropriation politique - c'est mon espoir, je crois, même si j'avoue ne pas trop savoir comment le concrétiser.
Bref, c'est un peu un détournement du sujet initial (et ben bravo, c'est du propre !).
Du coup, je suis pas sûr que ça apporte grand chose au schmilblick...
Mais bon...
Jean Teissier
GD 69 - FREM-CE - Secteur Étude du milieu - Secteur Corps - CA de l'ICEM
GD 69 - FREM-CE - Secteur Étude du milieu - Secteur Corps - CA de l'ICEM
- Philippe Gilg
- Messages : 7
- Enregistré le : mer. 5 mai 2021 13:59
Re: Oser sortir dehors ... toute l'année !
Salut !
Désolé j'ai été très occupé ces derniers jours car on prépare une expo sur notre projet "La Nature dans ma ville" de classe dehors cette année. Elle sera inaugurée le 16 juin par le Maire en personne, en présence de la presse locale Cool, plus on en parlera et mieux ce sera (et au passage, je me mets les "autorités" de la ville où je bosse dans la poche pour les années à venir )
Bref, désolé pour le retard cf vos demandes.
Alors oui, Cyril a raison, cela fait des années que j'ai entendu et suivi les travaux de C. Ferjou ... ex-collègue du département voisin au nôtre (79). On a même projeté des extraits de son film-documentaire sur sa classe maternelle (du temps où elle était sur le terrain) lors d'une manifestation pour "une école différente possible" au Parc des Expositions de Poitiers il y une dizaine d'années avec le GD86.
Mais, en réalité je ne me suis pas tant que ça inspiré de ses travaux car j'ai des "grands" CE2-CM1-CM2, en dehors du fait de sortir TOUTES les semaines au MÊME endroit QUELQUE SOIT la météo (même et surtout si il pleut ou si la météo est menaçante car .. c'est le CONTRAT .. et d'ailleurs, très vite il devient in-envisageable pour les enfants de NE PAS sortir !).
En fait, j'ai surtout essayé de faire "vraiment" classe dehors si je puis dire, c'est à dire prolonger ou rebondir sur les travaux en cours "comme" si on était en classe : textes libres (en commençant par des "haïku en regardant la nature autour" en demandant aux enfants de se trouver LEUR endroit, un peu à part des autres, et en leur fournissant une plaquette et une feuille pour écrire), recherche avec lunettes mathématiques en cherchant en binôme des formes géométriques autour et dans les branches d'arbres, bien sûr recherche en sciences en collectant fleurs, feuilles, petites bêtes (avec recherches ensuite en classe sur encyclopédies et ordis) ... mais aussi en EPS avec des relais autour des arbres, courses d'orientation, etc...
De plus, on a eu l'opportunité d'avoir deux animatrices nature : une naturaliste et une artiste avec qui on a appris à mieux "voir" la Nature autour de nous et de la dessiner ensuite in situ et via des photos de retour en classe. D'où le projet sur le projet de sortir dehors (je peux envoyer sur adresses personnelles le "book" du projet en question). C'était un vrai +, surtout la naturaliste car je manquais cruellement de repères en fait !
nb : pour rebondir sur les propos de Jean, le collègue lyonnais, le but avoué de la classe dehors (tel que je l'entends et le vis tout du moins) est en effet de re-faire découvrir la Nature aux enfants, de changer leur regard, d'en faire des prescripteurs plus pointus - j'ai pu le vérifier car nombreuses.eux sont celles et ceux qui ne connaissaient pas ce parc de la ville (Buxerolles compte 11.000 habitants environ), et nombreuses.eux sont celles et ceux qui y retournent avec leurs proches le we et/ou pendant les vacances .
Désolé j'ai été très occupé ces derniers jours car on prépare une expo sur notre projet "La Nature dans ma ville" de classe dehors cette année. Elle sera inaugurée le 16 juin par le Maire en personne, en présence de la presse locale Cool, plus on en parlera et mieux ce sera (et au passage, je me mets les "autorités" de la ville où je bosse dans la poche pour les années à venir )
Bref, désolé pour le retard cf vos demandes.
Alors oui, Cyril a raison, cela fait des années que j'ai entendu et suivi les travaux de C. Ferjou ... ex-collègue du département voisin au nôtre (79). On a même projeté des extraits de son film-documentaire sur sa classe maternelle (du temps où elle était sur le terrain) lors d'une manifestation pour "une école différente possible" au Parc des Expositions de Poitiers il y une dizaine d'années avec le GD86.
Mais, en réalité je ne me suis pas tant que ça inspiré de ses travaux car j'ai des "grands" CE2-CM1-CM2, en dehors du fait de sortir TOUTES les semaines au MÊME endroit QUELQUE SOIT la météo (même et surtout si il pleut ou si la météo est menaçante car .. c'est le CONTRAT .. et d'ailleurs, très vite il devient in-envisageable pour les enfants de NE PAS sortir !).
En fait, j'ai surtout essayé de faire "vraiment" classe dehors si je puis dire, c'est à dire prolonger ou rebondir sur les travaux en cours "comme" si on était en classe : textes libres (en commençant par des "haïku en regardant la nature autour" en demandant aux enfants de se trouver LEUR endroit, un peu à part des autres, et en leur fournissant une plaquette et une feuille pour écrire), recherche avec lunettes mathématiques en cherchant en binôme des formes géométriques autour et dans les branches d'arbres, bien sûr recherche en sciences en collectant fleurs, feuilles, petites bêtes (avec recherches ensuite en classe sur encyclopédies et ordis) ... mais aussi en EPS avec des relais autour des arbres, courses d'orientation, etc...
De plus, on a eu l'opportunité d'avoir deux animatrices nature : une naturaliste et une artiste avec qui on a appris à mieux "voir" la Nature autour de nous et de la dessiner ensuite in situ et via des photos de retour en classe. D'où le projet sur le projet de sortir dehors (je peux envoyer sur adresses personnelles le "book" du projet en question). C'était un vrai +, surtout la naturaliste car je manquais cruellement de repères en fait !
nb : pour rebondir sur les propos de Jean, le collègue lyonnais, le but avoué de la classe dehors (tel que je l'entends et le vis tout du moins) est en effet de re-faire découvrir la Nature aux enfants, de changer leur regard, d'en faire des prescripteurs plus pointus - j'ai pu le vérifier car nombreuses.eux sont celles et ceux qui ne connaissaient pas ce parc de la ville (Buxerolles compte 11.000 habitants environ), et nombreuses.eux sont celles et ceux qui y retournent avec leurs proches le we et/ou pendant les vacances .
Philippe Gilg, ICEM86
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- Messages : 4
- Enregistré le : sam. 29 mai 2021 14:46
Re: Oser sortir dehors ... toute l'année !
Bonjour,
D'abord merci pour toutes vos expériences. Et merci Philippe pour ton projet.
Je suis en zone rurale de montagne dans le Luberon.
Je sors avec ma classe tous les vendredis depuis deux ans. Au début, avec des lunettes. Puis depuis février 2020 (rencontres fédérales), je suis le protocole du SEM de la classe promenade. Puis, juste pour sortir de l'école, après le confinement de l'an dernier. Et puis, en classe promenade mais en me positionnant en tant qu'observatrice depuis septembre 2020.
De plus, cette année j'avais mon rdv de carrière échelon 6. Donc, j'ai rédigé un pavé sur mon fonctionnement de classes en projets. Donc, j'ai donc réfléchi sur mes pratiques dans la classe et donc sur la classe promenade.
Mon projet :
J'aime la classe promenade. J'aime ce que les enfants en font. Mais là en fin d'année, 2 enfants ne veulent plus sortir, ne veulent plus prendre des notes (écrites ou dessinées). Les raisons : plus envie car fait trop de fois / plus d’intérêt (pourtant, nous n'avons pas fini de faire le tour du village).
Du coup, je me pose la question de la continuité, de ma façon de pratiquer.
Mais j'aime être dehors. Là en fin d'année, Les enfants organisent une randonnée à pied ou en vélo, par semaine, pour sortir encore plus loin, depuis la semaine dernière, en plus de la classe promenade.
À bientôt
D'abord merci pour toutes vos expériences. Et merci Philippe pour ton projet.
Je suis en zone rurale de montagne dans le Luberon.
Je sors avec ma classe tous les vendredis depuis deux ans. Au début, avec des lunettes. Puis depuis février 2020 (rencontres fédérales), je suis le protocole du SEM de la classe promenade. Puis, juste pour sortir de l'école, après le confinement de l'an dernier. Et puis, en classe promenade mais en me positionnant en tant qu'observatrice depuis septembre 2020.
De plus, cette année j'avais mon rdv de carrière échelon 6. Donc, j'ai rédigé un pavé sur mon fonctionnement de classes en projets. Donc, j'ai donc réfléchi sur mes pratiques dans la classe et donc sur la classe promenade.
Mon projet :
La classe promenade est une pratique qui permet aux enfants d'observer, d'analyser et de se poser des questions sur leur environnement.
Je fais partie du groupe étude du milieu de l'ICEM où la classe promenade est le fil rouge de l'année. La plus part des groupes départementaux de l'ICEM organisent des rencontres pour des échanges et des débats entre ses membres, à ce sujet. Ainsi, nous constituons un catalogue de références, d'habitudes de classes, d'observations de classes, afin de pouvoir étudier cette activité dans son ensemble : ses apports en étude du milieu, en raisonnement, en observation, en coopération, ses différentes mises en place, ses déroulés.
Ainsi, cela fait un peu plus d'un an que je pratique la classe promenade. Ce qui suit est ma procédure. Elle fait suite aux journées d'études de l'ICEM du 25 au 27 octobre dernier de Bazas.
Démarche
- sortie tous les vendredis matins (sauf jour de pluie)
- durée de déplacement 40 à 60 minutes
- matériel enfant : tablette individuelle, trousse de crayons de couleur, stylo, porte-mine, gomme, feuille blanche
- matériel adulte : tablette individuelle, feuille, crayon, téléphone (pour l'heure et prendre des photos)
- encadrement : dans le cadre d'une sortie régulière courte de proximité, accompagnement avec l'enseignante seulement
Procédé
- avant, en classe :
- rappel de la consigne par moi-même "nous partons en classe promenade, vous observerez votre environnement et vous pourrez prendre des notes écrites ou dessinées sur votre feuille"
- reprise des questions de la sortie précédente, dont les enfants n'ont pas trouvé les réponses et pour lesquelles ils ou elles ont proposé des personnes ressources ou un complément de recherche sur place.
- l'enfant en charge de la distribution distribue les tablettes et les feuilles blanches.
- chaque enfant prépare son matériel
- rappel par les enfants des règles de circulation (section 6 du code de la route)
- passage aux toilettes pour ceux qui le souhaitent, habillage
- pendant le déplacement entre 9h et 9h40 :
- nous allons à l'endroit où les enfants ont pensé que nous trouverions des réponses à leurs questions (souvent la mairie)
- puis nous nous rendons sur le lieu d'arrêt de la balade de la fois précédente
- proposition et vote du parcours du jour (rester et continuer à explorer ou se déplacer plus loin)
- observation, prise de notes et de photos, par les enfants et moi-même
- quand plusieurs enfants demandent à changer d'endroit, nous organisons un vote
- puis, c'est à nouveau un moment d'observation, prise de note et de photos, par les enfants et moi-même
- quand le temps est imparti, nous rentrons à l'école
- après, en classe :
- rangement des tablettes
- temps supplémentaire pour finir ou parfaire sa prise de notes (10-15 minutes)
- complètement du tableau sur le TBI, par tous les enfants en collectif (10-15 minutes) :
- ce que nous avons vu
- ce que nous avons entendu
- ce que nous avons touché
- ce que nous avons ressenti
- les personnes à qui nous avons parlé
- ce à quoi nous avons pensé
- nos ressentis
- nos questions
- résolution des questions (10-15 minutes) : les questions sont traitées une à une. Les enfants cherchent uns solution immédiate : proposent des hypothèses, des moyens de vérification (BCD, personne ressource, retour sur site)
- mini exposition pour que chaque enfant puisse observer le travail de collecte des autres.
- impression du tableau pour chacun des enfants
- rangement de la feuille de prise de notes et du tableau dans le classeur, partie "classe promenade"
À partir de la classe promenade, plusieurs autres moments d'apprentissages peuvent émerger par la volonté des enfants : visites organisées, enquêtes, recherches documentaires, recherches guidées par des fiches, synthèses, réalisations d’albums, d’articles dans le journal scolaire, conférences des enfants, des intervenants, échanges par la correspondance, réalisation d'une carte de la balade, balades à lunettes.
→ Domaine 1 : comprendre s'exprimer en utilisant la langue française à l'oral et à l'écrit
→ Domaine 1 : comprendre s'exprimer en utilisant les langages mathématiques, scientifiques et informatiques
→ Domaine 2 : démarches de recherche et de traitement de l'information
→ Domaine 2 : organisation du travail personnel
→ Domaine 3 : expression de la sensibilité et des opinions, respect des autres
→ Domaine 3 : réflexion et discernement
→ Domaine 4 : démarches scientifiques
→ Domaine 4 : responsabilités individuelles et collectives
→ Domaine 4 : conception, création, réalisation
→ Domaine 5 : organisation et représentations du monde
→ Domaine 5 : l'espace et le temps
→ Domaine 5 : invention, élaboration, production
J'aime la classe promenade. J'aime ce que les enfants en font. Mais là en fin d'année, 2 enfants ne veulent plus sortir, ne veulent plus prendre des notes (écrites ou dessinées). Les raisons : plus envie car fait trop de fois / plus d’intérêt (pourtant, nous n'avons pas fini de faire le tour du village).
Du coup, je me pose la question de la continuité, de ma façon de pratiquer.
Mais j'aime être dehors. Là en fin d'année, Les enfants organisent une randonnée à pied ou en vélo, par semaine, pour sortir encore plus loin, depuis la semaine dernière, en plus de la classe promenade.
À bientôt
Enseignante et Directrice
Classe multi-âges de cycle 2 : CP CE1 CE2
Caseneuve
GD 84 / FREM PACA / SEM
Classe multi-âges de cycle 2 : CP CE1 CE2
Caseneuve
GD 84 / FREM PACA / SEM
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- Enregistré le : mer. 5 mai 2021 16:15
Re: Oser sortir dehors ... toute l'année !
Bonjour à tous,
je vais suivre avec intérêt ce fil de discussion !! C'est aussi mon chantier pour l'année prochaine !
J'ai les mêmes questions que Nicolas.
Puis je rajoute un détail de taille : j'ai une classe unique de maternelles (PS-MS-GS et des TPS en janvier) de 25 élèves en septembre en milieu rural, mais sans bois à proximité de mon école ...
Je vais avoir du soutien de la part d'une animatrice de l'occe qui a suivi des formations nature, je vous raconterai ça.
Merci à tous par avance pour vos échanges !!
Bel été à tous
Tamara
je vais suivre avec intérêt ce fil de discussion !! C'est aussi mon chantier pour l'année prochaine !
J'ai les mêmes questions que Nicolas.
Puis je rajoute un détail de taille : j'ai une classe unique de maternelles (PS-MS-GS et des TPS en janvier) de 25 élèves en septembre en milieu rural, mais sans bois à proximité de mon école ...
Je vais avoir du soutien de la part d'une animatrice de l'occe qui a suivi des formations nature, je vous raconterai ça.
Merci à tous par avance pour vos échanges !!
Bel été à tous
Tamara
-
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- Enregistré le : mar. 4 mai 2021 22:03
Re: Oser sortir dehors ... toute l'année !
Salut à toute et tous,
après quelques mois d'envie, ça y est nous sommes sortis. Enfin ! Une sortie libre avec comme consigne qu'on sort, on va voir des choses, entendre, sentir, ....J'ai pris le parti des 5 sens. Donc finalement, pas si libre que cela. Et on reste ensemble.
Nous sommes une classe de ce1/ce2/cm1/cm2. 16 élèves.
Ça faisait un moment que j'avais envie mais d'autres trucs à faire, à préparer. Merci à Jean (Teyssier) qui m'a bien aidé à en nous faisant vivre une sortie libre lors de notre stage régional au mois de février.
En 30 minutes, on a du faire 250 mètres. On a rencontré un ancien du village, ancien adjoint au bout de 100 mètres qui a répondu à toutes nos questions du moment. Puis on a continué vers un puits car cet ancien adjoint nous a appris que dans notre village de 300 habitants, il y avait entre 60 et 80 puits.
Une question me taraude. J'ai pris le parti de me promener et la règle était si quelqu'un veut intervenir, on l'écoute. Un peu comme dans une création math collective. Mais une élève s'est plaint de cela, que cela l'ennuyait.
Alors, on s'écoute ou pas ? On laisse certains remarquer autres choses ? Et on fait un bilan à la fin ?
Et ma deuxième question, ce sont pour les traces. Quelles traces ?
Pour le moment , je suis parti sur des traces individuelles :
- on a rempli un tableau comme dans le péripétie n°4
- chacun à dessiné le trajet et à réaliser un souvenir (dessin ou texte libre)
Et pour une trace collective, des photos que nous avons fait, est-ce que certains font un cahier collectif ? Pour la mémoire ?
Merci d'avance de vos éclaircissements.
Coopérativement,
Nicolas
après quelques mois d'envie, ça y est nous sommes sortis. Enfin ! Une sortie libre avec comme consigne qu'on sort, on va voir des choses, entendre, sentir, ....J'ai pris le parti des 5 sens. Donc finalement, pas si libre que cela. Et on reste ensemble.
Nous sommes une classe de ce1/ce2/cm1/cm2. 16 élèves.
Ça faisait un moment que j'avais envie mais d'autres trucs à faire, à préparer. Merci à Jean (Teyssier) qui m'a bien aidé à en nous faisant vivre une sortie libre lors de notre stage régional au mois de février.
En 30 minutes, on a du faire 250 mètres. On a rencontré un ancien du village, ancien adjoint au bout de 100 mètres qui a répondu à toutes nos questions du moment. Puis on a continué vers un puits car cet ancien adjoint nous a appris que dans notre village de 300 habitants, il y avait entre 60 et 80 puits.
Une question me taraude. J'ai pris le parti de me promener et la règle était si quelqu'un veut intervenir, on l'écoute. Un peu comme dans une création math collective. Mais une élève s'est plaint de cela, que cela l'ennuyait.
Alors, on s'écoute ou pas ? On laisse certains remarquer autres choses ? Et on fait un bilan à la fin ?
Et ma deuxième question, ce sont pour les traces. Quelles traces ?
Pour le moment , je suis parti sur des traces individuelles :
- on a rempli un tableau comme dans le péripétie n°4
- chacun à dessiné le trajet et à réaliser un souvenir (dessin ou texte libre)
Et pour une trace collective, des photos que nous avons fait, est-ce que certains font un cahier collectif ? Pour la mémoire ?
Merci d'avance de vos éclaircissements.
Coopérativement,
Nicolas
GD 42
Secteur Pratique Sonore et Musicale
Secteur Pratique Sonore et Musicale
-
- Administrateur du site
- Messages : 46
- Enregistré le : ven. 12 mars 2021 15:11
Re: Oser sortir dehors ... toute l'année !
Merci Nicolas pour ce partage.
Tu évoques le bulletin Péripéties dans ton message.
Voici le lien pour visualiser les 4 numéros parus :
Péripéties
Coopérativement,
Patrick
Tu évoques le bulletin Péripéties dans ton message.
Voici le lien pour visualiser les 4 numéros parus :
Péripéties
Coopérativement,
Patrick
- Gérard Rigaldo
- Messages : 9
- Enregistré le : mer. 5 mai 2021 21:46
Re: Oser sortir dehors ... toute l'année !
Dans l'école alternative de Fons 46, nous nous inspirons du courant Forest School.
Dans le GD46 nous avions fait une rencontre dans cette école et sur ce thème.
Quelques liens :
Dans le GD46 nous avions fait une rencontre dans cette école et sur ce thème.
Quelques liens :
- réseau de pédagogie par la nature, RPPN ( https://www.reseau-pedagogie-nature.org/ )
- fondation Sylviva ( https://www.silviva-fr.ch/ )
- vidéo : Éduquer et enseigner dehors ( Bourgogne ) https://www.youtube.com/watch?v=AN2aNqwfVuo
- vidéo : Pendant un an ces écoliers ont suivi leurs cours tous les jours dans la forêt https://www.youtube.com/watch?v=yu6KASoLvzs
- L'école à ciel ouvert, Fondation Sylviva, Ed La Salamandre (2020)
- Les petits guides, ed Salamandre
retraité, GD46 & ICEMSO