Enseignant.e.s de FLE et alphabétisation, le sujet pour se présenter
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Re: Enseignant.e.s de FLE et alphabétisation, le sujet pour se présenter
Bonjour,
À la base, je cherchais à un outil simple d'accès pour permettre aux élèves de s'auto-évaluer/prendre confiance en eux mais aussi les évaluer en leur montrant leur progression. Un peu comme un bilan de compétences régulier. Cela m'a fait pensé au Portfolio Européen des Langues (qu'on m'a fait utiliser à la fac) : https://www.coe.int/fr/web/portfolio Le portfolio permet aussi aux apprenants de réunir leur travaux tout au long de l'année et de les présenter au groupe (textes, dessins, mini-livre, BD, enregistrement, photos de projet...)
J'avais lu cet article sur le sujet justement qui m'encourage à creuser pour nos élèves alpha : https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/15144
Si cela intéresse des collègues, peut-être que cela vaudra le coup de faire un sujet à part!
Dans mes plans de travail, je propose (selon les périodes) :
- des fiches selon les niveaux dans un porte-vues (je fais des vidéos qui expliquent les consignes pour qu'ils puissent être un peu plus autonomes)
- des jeux très simples auto-correctifs
- des activités numériques
- les (formidables) fichiers PEMF Lire
- des projets libres : dessins, BD, mini-livres, origami
Je propose environ 45 minutes par jour de "plan de travail" dans mon programme. Ils ont 3 semaines pour tout finir.
Le premier mois est difficile pour gagner en autonomie mais comme le fonctionnement est toujours le même, ils prennent le pli et ça me permet rapidement de prendre un autre groupe sur une autre activité ou d'être disponible pour faire de la lecture de manière individuelle.
Au plaisir d'échanger avec vous !
À la base, je cherchais à un outil simple d'accès pour permettre aux élèves de s'auto-évaluer/prendre confiance en eux mais aussi les évaluer en leur montrant leur progression. Un peu comme un bilan de compétences régulier. Cela m'a fait pensé au Portfolio Européen des Langues (qu'on m'a fait utiliser à la fac) : https://www.coe.int/fr/web/portfolio Le portfolio permet aussi aux apprenants de réunir leur travaux tout au long de l'année et de les présenter au groupe (textes, dessins, mini-livre, BD, enregistrement, photos de projet...)
J'avais lu cet article sur le sujet justement qui m'encourage à creuser pour nos élèves alpha : https://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/15144
Si cela intéresse des collègues, peut-être que cela vaudra le coup de faire un sujet à part!
Dans mes plans de travail, je propose (selon les périodes) :
- des fiches selon les niveaux dans un porte-vues (je fais des vidéos qui expliquent les consignes pour qu'ils puissent être un peu plus autonomes)
- des jeux très simples auto-correctifs
- des activités numériques
- les (formidables) fichiers PEMF Lire
- des projets libres : dessins, BD, mini-livres, origami
Je propose environ 45 minutes par jour de "plan de travail" dans mon programme. Ils ont 3 semaines pour tout finir.
Le premier mois est difficile pour gagner en autonomie mais comme le fonctionnement est toujours le même, ils prennent le pli et ça me permet rapidement de prendre un autre groupe sur une autre activité ou d'être disponible pour faire de la lecture de manière individuelle.
Au plaisir d'échanger avec vous !
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Re: Enseignant.e.s de FLE et alphabétisation, le sujet pour se présenter
Salut à toutes et tous,
Formateur en Greta depuis une dizaine d'années et je m'intéresse à la PF depuis 2 ans. Je ne suis pas spécialisé en FLE, étant un formateur orienté sur les disciplines "lettres-histoire" du lycée professionnel. Mais j'ai enseigné l'histoire trois années de suite en CLA (ex-UP2A) et je travaille aujourd'hui pour l'essentiel avec un public non francophone en insertion professionnelle (en Ateliers de pédagogie personnalisé, APP).
Je pratique le texte libre depuis 5 ans (initié à travers la méthode ECLER, elle-même inspirée de Freinet) et bien sûr les fichiers autocorrectifs qui sont au cœur de la pédagogie en APP. Plus récemment, l'insertion d'activités comme le "quoi de neuf" ou la classe dehors se sont révélées particulièrement efficaces et enthousiasmantes. Et j'essaie depuis peu à adapter les plans de travail à la formation adultes.
Content de pouvoir échanger avec vous ici !
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Re: Enseignant.e.s de FLE et alphabétisation, le sujet pour se présenter
Bonjour,
Je me lance en FLE auprès d'adultes en attente de régularisation.
Actuellement, je n'ai pas de classes.
J'ai pas mal enseigné en cycle 2 et 3.
Je démarre complètement dans ce domaine.
Je vais avoir plein de questions à poser...
Patrick
Je me lance en FLE auprès d'adultes en attente de régularisation.
Actuellement, je n'ai pas de classes.
J'ai pas mal enseigné en cycle 2 et 3.
Je démarre complètement dans ce domaine.
Je vais avoir plein de questions à poser...
Patrick
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Re: Enseignant.e.s de FLE et alphabétisation, le sujet pour se présenter
Bonjour, je m'y mets, je participe au forum !
Alors vive les vacances, je vais peut-être être très longue.
Je suis Alice, formatrice en FLE et alphabétisation depuis 2007. A l'ICEM depuis ... 3 ans je crois, et donc dans le secteur FLE/Alphabétisation.
De 2007 à 2009, j'ai été prof à l'alliance française de Samara en Russie. Cette expérience m'a énormément apportée, car ne parlant pas du tout russe à mon arrivée, enfin ... juste 3 phrases : "Je m'appelle Alice. Je suis française. Je ne parle pas russe " et " bonjour, merci, pardon, au revoir" et j'avais appris à lire et écrire, tout ça avec les premiers chapitres d'une méthode de langue en autonomie. J'ai pu comprendre ce que cela voulait dire que d'être allophone. Le russe est une langue slave qui n'a rien à voir avec le français, tant du point de vue lexical que grammatical, tout se décline, les noms, les adjectifs, les nombres, les articles possessifs, démonstratifs ... c'est terrible quand on est en immersion totale et qu'on n'a pas travaillé la langue avant. J'ai pu remarquer que les seules déclinaisons que je parvenais à mémoriser et à appliquer étaient celles que j'avais apprises dans la vie, pas dans le livre de grammaire, donc "ne pas apprendre par coeur bêtement" = validé ! Exemple : il y a le cas instrumental, pour exprimer / traduire le sens de "... avec ..." exemple : "un thé avec du sucre" : "tchai s saharOM" OM étant la déclinaison du cas instrumental et "s" voulant dire "avec". Pourquoi je m'étends sur cette thématique ? Parce que là, je suis en train d'exposer de la didactique du FLE / version Freinet Cette phrase "tchai s saharom" était écrite dans tous les menus (les Russes sont fous de thé), donc évidemment, allant dans les cafés, je l'ai vite mémorisée. Même 10 ans après mon retour en France, je m'en souviens encore, alors que je ne pratique plus du tout le russe. Vous vous rendez compte du pouvoir des émotions et des actions !! Vous trouverez tout mon récit de mon apprentissage du russe ici : https://bonjourjesuis.fr/2021/01/20/com ... /#more-754 et ici : https://bonjourjesuis.fr/2019/07/26/com ... /#more-226
A mon retour en France, j'ai commencé à travailler à mi-temps à l'Association des Femmes de la Boissière à Montreuil (pendant 10 ans, j'ai quitté l'association en juin 2020) et aux Cours Municipaux d'Adultes de la Ville de Paris (j'y suis toujours). A l'association, on était totalement libres, sans hiérarchie (le bonheur), les femmes qui venaient aux cours n'étaient, pour la plupart jamais allées à l'école dans leur pays. J'ai beaucoup tâtonné les premières années, puis, j'ai découvert, l'été 2015, la MNLE !!!! J'ai commencé à lire le livre de Danielle de Keyzer pendant l'été puis, j'ai suivi la formation de Sybille Grandamy. Je peux clairement dire que ça a été une révélation pour moi. Je m'y suis tout de suite reconnue. J'ai petit à petit appliqué les postures, l'esprit, les outils à l'association / on le faisait déjà un peu, c'était dans l'âme de l'asso / et j'ai transmis à mes deux collègues. Je me souviens d'une dame totalement francophone, analphabète, qui était là depuis un an, qui m'a dit : " Mais Alice, j'adore comment on apprend maintenant, avant je pensais que j'étais nulle. Maintenant, on travaille à partir de nos mots, de nos textes, je peux les lire chez moi, on les répète régulièrement ...", alors moi : " Mais non, tu n'étais pas nulle, c'est moi qui tâtonnais. " Donc ça a été un bonheur de commencer la MNLE à l'association, le cadre y était parfait. A la Mairie de Paris, c'était plus compliqué au départ. D'une part, par rapport au profil des apprenants. Danielle de Keyzer, en théorisant le MNLE avec des adultes en alphabétisation nous a beaucoup aidés ! A la mairie de Paris, les apprenants de mes cours ne sont pas complètement francophones et pas analphabètes, plutôt peu scolarisés et allophones. Ainsi, cela m'a pris plus de temps de remettre en question ma posture et mes outils. De plus, dans les locaux, il n'est pas possible d'aménager notre classe comme on l'entend. Dans tous les cas, la base, qui m'a portée et me porte toujours, est leur parole et leur histoire.
Entrer en pédagogie Freinet quand on vient du FLE, c'est déconstruire tout ce qu'on nous a inculqué en Master I et II et évidemment tout notre conditionnement scolaire très frontal et autoritaire : les manuels, le programme, le métalangage à foison, la grammaire jusqu'à l'overdose, les faux "documents authentiques" (extraits de radio, journaux ... dans les manuels de FLE), la posture du "prof qui sait" ... et c'est entrer dans la vie, la vie d'ici et d'ailleurs, l'interculturel, c'est faire émerger des réflexions de la part des apprenants scolarisés ou pas, créer des ponts entre leurs différentes cultures / langues et avec la culture et la langue française. Bref, c'est passionnant.
Alors vive les vacances, je vais peut-être être très longue.
Je suis Alice, formatrice en FLE et alphabétisation depuis 2007. A l'ICEM depuis ... 3 ans je crois, et donc dans le secteur FLE/Alphabétisation.
De 2007 à 2009, j'ai été prof à l'alliance française de Samara en Russie. Cette expérience m'a énormément apportée, car ne parlant pas du tout russe à mon arrivée, enfin ... juste 3 phrases : "Je m'appelle Alice. Je suis française. Je ne parle pas russe " et " bonjour, merci, pardon, au revoir" et j'avais appris à lire et écrire, tout ça avec les premiers chapitres d'une méthode de langue en autonomie. J'ai pu comprendre ce que cela voulait dire que d'être allophone. Le russe est une langue slave qui n'a rien à voir avec le français, tant du point de vue lexical que grammatical, tout se décline, les noms, les adjectifs, les nombres, les articles possessifs, démonstratifs ... c'est terrible quand on est en immersion totale et qu'on n'a pas travaillé la langue avant. J'ai pu remarquer que les seules déclinaisons que je parvenais à mémoriser et à appliquer étaient celles que j'avais apprises dans la vie, pas dans le livre de grammaire, donc "ne pas apprendre par coeur bêtement" = validé ! Exemple : il y a le cas instrumental, pour exprimer / traduire le sens de "... avec ..." exemple : "un thé avec du sucre" : "tchai s saharOM" OM étant la déclinaison du cas instrumental et "s" voulant dire "avec". Pourquoi je m'étends sur cette thématique ? Parce que là, je suis en train d'exposer de la didactique du FLE / version Freinet Cette phrase "tchai s saharom" était écrite dans tous les menus (les Russes sont fous de thé), donc évidemment, allant dans les cafés, je l'ai vite mémorisée. Même 10 ans après mon retour en France, je m'en souviens encore, alors que je ne pratique plus du tout le russe. Vous vous rendez compte du pouvoir des émotions et des actions !! Vous trouverez tout mon récit de mon apprentissage du russe ici : https://bonjourjesuis.fr/2021/01/20/com ... /#more-754 et ici : https://bonjourjesuis.fr/2019/07/26/com ... /#more-226
A mon retour en France, j'ai commencé à travailler à mi-temps à l'Association des Femmes de la Boissière à Montreuil (pendant 10 ans, j'ai quitté l'association en juin 2020) et aux Cours Municipaux d'Adultes de la Ville de Paris (j'y suis toujours). A l'association, on était totalement libres, sans hiérarchie (le bonheur), les femmes qui venaient aux cours n'étaient, pour la plupart jamais allées à l'école dans leur pays. J'ai beaucoup tâtonné les premières années, puis, j'ai découvert, l'été 2015, la MNLE !!!! J'ai commencé à lire le livre de Danielle de Keyzer pendant l'été puis, j'ai suivi la formation de Sybille Grandamy. Je peux clairement dire que ça a été une révélation pour moi. Je m'y suis tout de suite reconnue. J'ai petit à petit appliqué les postures, l'esprit, les outils à l'association / on le faisait déjà un peu, c'était dans l'âme de l'asso / et j'ai transmis à mes deux collègues. Je me souviens d'une dame totalement francophone, analphabète, qui était là depuis un an, qui m'a dit : " Mais Alice, j'adore comment on apprend maintenant, avant je pensais que j'étais nulle. Maintenant, on travaille à partir de nos mots, de nos textes, je peux les lire chez moi, on les répète régulièrement ...", alors moi : " Mais non, tu n'étais pas nulle, c'est moi qui tâtonnais. " Donc ça a été un bonheur de commencer la MNLE à l'association, le cadre y était parfait. A la Mairie de Paris, c'était plus compliqué au départ. D'une part, par rapport au profil des apprenants. Danielle de Keyzer, en théorisant le MNLE avec des adultes en alphabétisation nous a beaucoup aidés ! A la mairie de Paris, les apprenants de mes cours ne sont pas complètement francophones et pas analphabètes, plutôt peu scolarisés et allophones. Ainsi, cela m'a pris plus de temps de remettre en question ma posture et mes outils. De plus, dans les locaux, il n'est pas possible d'aménager notre classe comme on l'entend. Dans tous les cas, la base, qui m'a portée et me porte toujours, est leur parole et leur histoire.
Entrer en pédagogie Freinet quand on vient du FLE, c'est déconstruire tout ce qu'on nous a inculqué en Master I et II et évidemment tout notre conditionnement scolaire très frontal et autoritaire : les manuels, le programme, le métalangage à foison, la grammaire jusqu'à l'overdose, les faux "documents authentiques" (extraits de radio, journaux ... dans les manuels de FLE), la posture du "prof qui sait" ... et c'est entrer dans la vie, la vie d'ici et d'ailleurs, l'interculturel, c'est faire émerger des réflexions de la part des apprenants scolarisés ou pas, créer des ponts entre leurs différentes cultures / langues et avec la culture et la langue française. Bref, c'est passionnant.
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Re: Enseignant.e.s de FLE et alphabétisation, le sujet pour se présenter
Bonjour à toutes et tous,
Je m'y mets aussi!
Bon évidemment, après Alice, ça va être dur!
Je suis donc Aude, enseignante depuis 11 ans en Seine-Saint-Denis (et plus pour très longtemps, car je vais faire mes valises pour la Charente).
Après avoir été "pion à tout faire" pendant quelques années qui m'ont permises d'observer de nombreux fonctionnements et tracer mon sillon dans le vaste monde de l'enseignement, je me suis posée dans une REP+ à Montreuil.
J'y ai rencontré nombre d'enfants allophones mais aussi beaucoup d'enfants parlant le français mais résistant au monde de l'écrit pour tout un tas de raisons (sans pour autant entrer dans le champs du handicap). Ces rencontres m'ont beaucoup interrogée sur la pertinence de ma façon d'enseigner le français (et tout le reste, par ailleurs).
J'ai cherché, tâtonné (et encore et toujours) pour tenter d'améliorer ma façon de faire, de m'adapter aux enfants que je rencontre.
Et j'ai rencontré les copains de la pédagogie Freinet (et aussi du GFEN) ce qui m'a ouvert de nouveaux horizons et pas à pas, je me suis mise à appliquer des techniques issues de la pédagogie Freinet.
Puis j'ai eu l'opportunité d'animer un atelier OEPRE (Ouvrir l'Ecole aux Parents pour la Réussite des Enfants). Dispositif proposé par l'éducation nationale. C'est adressé aux parents qui maitrisent mal le français et cela a pour objectif de leur faire travailler la langue à partir de la connaissance du système éducatif. On peut en penser mille choses de ce dispositif et selon les personnes qui l'animent, ils n'auront pas la même finalité, c'est certain mais cela m'a permis de travailler auprès d'adultes, de rencontrer de nouvelles problématiques et de me poser des questions encore inexplorées.
A travers eux, je me suis rendue compte que j'avais pratiqué la MNEL sans le savoir. (j'avais surtout eu des grandes classes CM1/CM2, donc l'apprentissage de lecture n'était pas forcément au coeur de mes recherches, ou bien à la marge, avec les enfants allophones ou "résistants".)
Et j'ai pu commencer à structurer un peu tout ça avec les lectures fondamentales qui ont déjà été évoquées (De Keyser notamment) et la participation à des ateliers au Congrès de cette année.
Cette année, je n'anime plus cet atelier car je me suis éloignée de mon école, j'ai une petite fille en bas âge et on ne peut pas être partout. Mais j'ai des CP/CE1 et donc toutes les questions d'apprentissage de la lecture me préoccupent beaucoup.
Dans ma "nouvelle vie", j'aimerais me tourner vers l'enseignement en UPE2A et trouver une association où enseigner le français à des publics qui en ont besoin.
Et à l'heure actuelle, j'essaie d'apporter ma petite pierre à l'édifice du secteur FLE et je participe aussi modestement à la vie du GD93.
J'espère pouvoir être active sur cet espace.
A bientôt!
Aude
Je m'y mets aussi!
Bon évidemment, après Alice, ça va être dur!
Je suis donc Aude, enseignante depuis 11 ans en Seine-Saint-Denis (et plus pour très longtemps, car je vais faire mes valises pour la Charente).
Après avoir été "pion à tout faire" pendant quelques années qui m'ont permises d'observer de nombreux fonctionnements et tracer mon sillon dans le vaste monde de l'enseignement, je me suis posée dans une REP+ à Montreuil.
J'y ai rencontré nombre d'enfants allophones mais aussi beaucoup d'enfants parlant le français mais résistant au monde de l'écrit pour tout un tas de raisons (sans pour autant entrer dans le champs du handicap). Ces rencontres m'ont beaucoup interrogée sur la pertinence de ma façon d'enseigner le français (et tout le reste, par ailleurs).
J'ai cherché, tâtonné (et encore et toujours) pour tenter d'améliorer ma façon de faire, de m'adapter aux enfants que je rencontre.
Et j'ai rencontré les copains de la pédagogie Freinet (et aussi du GFEN) ce qui m'a ouvert de nouveaux horizons et pas à pas, je me suis mise à appliquer des techniques issues de la pédagogie Freinet.
Puis j'ai eu l'opportunité d'animer un atelier OEPRE (Ouvrir l'Ecole aux Parents pour la Réussite des Enfants). Dispositif proposé par l'éducation nationale. C'est adressé aux parents qui maitrisent mal le français et cela a pour objectif de leur faire travailler la langue à partir de la connaissance du système éducatif. On peut en penser mille choses de ce dispositif et selon les personnes qui l'animent, ils n'auront pas la même finalité, c'est certain mais cela m'a permis de travailler auprès d'adultes, de rencontrer de nouvelles problématiques et de me poser des questions encore inexplorées.
A travers eux, je me suis rendue compte que j'avais pratiqué la MNEL sans le savoir. (j'avais surtout eu des grandes classes CM1/CM2, donc l'apprentissage de lecture n'était pas forcément au coeur de mes recherches, ou bien à la marge, avec les enfants allophones ou "résistants".)
Et j'ai pu commencer à structurer un peu tout ça avec les lectures fondamentales qui ont déjà été évoquées (De Keyser notamment) et la participation à des ateliers au Congrès de cette année.
Cette année, je n'anime plus cet atelier car je me suis éloignée de mon école, j'ai une petite fille en bas âge et on ne peut pas être partout. Mais j'ai des CP/CE1 et donc toutes les questions d'apprentissage de la lecture me préoccupent beaucoup.
Dans ma "nouvelle vie", j'aimerais me tourner vers l'enseignement en UPE2A et trouver une association où enseigner le français à des publics qui en ont besoin.
Et à l'heure actuelle, j'essaie d'apporter ma petite pierre à l'édifice du secteur FLE et je participe aussi modestement à la vie du GD93.
J'espère pouvoir être active sur cet espace.
A bientôt!
Aude
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Re: Enseignant.e.s de FLE et alphabétisation, le sujet pour se présenter
Bonjour; moi c'est Sandrine. J' enseigne depuis cette année en UPE2A dans le 1er arrondissement de Marseille, juste en-dessous de la gare ST Charles. J'ai la chance d'avoir une petite classe à moi et d'être fixe sur l'école. Evidemment cela veut dire que baucoup d'élèves allophones sont inscrits dans nos classes. Parmi eux, j'ai deux publics différents; pour moitié, les élèves scolarisés antérieurement dans leur pays d'origine et bien souvent lecturs dans leur langue, et pour moitié des élèves dont c'est la première scolarisation, qu'ls aient 6 ou 10 ans; exclusivement de la communauté Rom de Roumanie, Serbie et Bosnie.
J'utilise les fichiers PEMF de lecture GS CP CE1 mais aussi le fichier ( Je voyage avec mes mots) édité par lun CRDP qui fonctionne sur le m^me principe de codage de réponse. Il est dispo sur le site des CASNAV
J'ai 3 vieux postes de travail dans la classe qui me permettent d'exploiter un ancien logiciel de FLE (CRDP de Grenoble) plus édité mais très bien fait.
Je souhaite mettre en place le plan de travail tel que je le faisais en classe ordinaire, mais pour l'instant ce n'est pas très abouti.
Surtout cela me tient à coeur de lancer la pratique du texte libre ( je le pratiquais beaucoup en classe ordinaire), mais je ne me suis pas encore lancée vraiment de manière régulière.
Je me heurte encore à trois problèmes: l'un, que le groupe classe est constamment changé au gré des arrivées et des départs,
l'autre, que notamment les enfants NSA sont très soucieux de ne pas se tromper, au point que cea entrave leur prise de risque et développement de l'autonomi face à des ateliers.
Voilà pour moi, au plaisir de vous lire
J'utilise les fichiers PEMF de lecture GS CP CE1 mais aussi le fichier ( Je voyage avec mes mots) édité par lun CRDP qui fonctionne sur le m^me principe de codage de réponse. Il est dispo sur le site des CASNAV
J'ai 3 vieux postes de travail dans la classe qui me permettent d'exploiter un ancien logiciel de FLE (CRDP de Grenoble) plus édité mais très bien fait.
Je souhaite mettre en place le plan de travail tel que je le faisais en classe ordinaire, mais pour l'instant ce n'est pas très abouti.
Surtout cela me tient à coeur de lancer la pratique du texte libre ( je le pratiquais beaucoup en classe ordinaire), mais je ne me suis pas encore lancée vraiment de manière régulière.
Je me heurte encore à trois problèmes: l'un, que le groupe classe est constamment changé au gré des arrivées et des départs,
l'autre, que notamment les enfants NSA sont très soucieux de ne pas se tromper, au point que cea entrave leur prise de risque et développement de l'autonomi face à des ateliers.
Voilà pour moi, au plaisir de vous lire
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Re: Enseignant.e.s de FLE et alphabétisation, le sujet pour se présenter
Bonjour,
je suis prof de néerlandais dans une école Freinet francophone à Bruxelles.
Mon école
Dans cette école les élèves ont leurs cours en français dans toutes les disciplines et ils ont quelques heures avec moi pour le néerlandais (une des trois langues officielles de Belgique). Ce n'est donc pas une école en immersion où on donne certains cours dans une autre langue, ce n'est pas non plus une école bilingue.
Mes élèves et leurs langues
Les élèves sont francophones mais on est en Bruxelles donc il y a souvent d'autres langues dans les familles. Dans chaque classe il y a quelques élèves pour qui le français n'est pas leur langue maternelle (espagnol, arabe, roumaine, russe, anglais, …) Il y a très peu d'élèves qui ont un parent néerlandophone. Le néerlandais est pour la plupart leur deuxième ou troisième langue.
Mes cours
J'ai 18 séquences d'enseignement pour le néerlandais par semaine, reparties dans les 6 classes d'environ 20 élèves (multi-age: deux niveaux ensemble)
Les 2 classes avec les plus jeunes (6-8 ans) ont 100 minutes de néerlandais toutes les deux semaines.
Les 2 classes avec les moyens (8-10 ans) ont 2 x 50 minutes de néerlandais par semaine (une fois en groupe entier et une fois en demi groupe = 10 élèves)
Les 2 classes avec les ainés (10-12 ans) ont toutes les deux semaines: 100 minutes en demi groupe (10 élèves), 100 minutes en groupe entier et 2 fois 50 minutes en groupe entier.
Je n'ai pas d'heures officielles dans les maternelles (c'est l'enseignante qui y est responsable pour "l'éveil aux langues") mais quand je remplace une collègue, nous profitons pour leur lire une histoire, chanter. Et quand je suis disponible je leur propose des jeux en petits groupes.
J'ai aussi 100 minutes pour 'NL mix', que je peux utiliser pour des projets et activités avec des enfants de plusieurs classes. C'est encore à développer.
Mon parcours
J'ai commencé dans cette fonction dans cette école en septembre 2021. Juste avant j'ai accompagné des éducatrices et educateurs et des équipes dans des ecoles Freinet en Flandre pendant 3 ans, comme conseillère pédagogique en PF.
J'ai fait un an de 'tourisme scolaire': visité des classes Freinet en Belgique / France / Autriche / Allemagne / Suède / Togo / Bénin. Et avant ça j'ai travaillé comme enseignante Freinet dans deux écoles Freinet en Flandre avec des élèves néerlandophones (10-12 ans) et je leur enseignais aussi le français.
Pendant ce temps j'ai fais connaissance avec les mouvements Freinet: les mouvements Belges, ICEM et FIMEM (la féderation internationale) et j'ai participé aux congrès.
Ce sont ces experiences qui m'aident maintenant à développer une pratique d'enseignement des langue étrangère avec des techniques Freinet.
Depuis le congres à Bétheny en 2021 je fais partie du secteur FLE et c'est très enrichissant d'échanger sur nos pratiques.
Mes techniques préferées (pour l'instant, car ça évolue!)
Les enfants créent des textes libres, des dialogues, des BD, des films, des journaux
Correspondance avec des classes néerlandophones par l'intermédiaire de l'application Seesaw
Expression libre: phrase du jour, dictée à l'adulte pour textes libres à partir des dessins, quoi de neuf
Organisation du travail: cahier/journal, plan de travail, travail individuel, travail autonome, planning oral
Blogs & QR codes & albums et affichage de nos textes
Scénarios qui aident pour parler pendant des jeux (crées par les enfants et moi)
Modestement présent mais que je souhaite développer:
- théatre & chansons
- radio entre les classes
- classe promenade
je suis prof de néerlandais dans une école Freinet francophone à Bruxelles.
Mon école
Dans cette école les élèves ont leurs cours en français dans toutes les disciplines et ils ont quelques heures avec moi pour le néerlandais (une des trois langues officielles de Belgique). Ce n'est donc pas une école en immersion où on donne certains cours dans une autre langue, ce n'est pas non plus une école bilingue.
Mes élèves et leurs langues
Les élèves sont francophones mais on est en Bruxelles donc il y a souvent d'autres langues dans les familles. Dans chaque classe il y a quelques élèves pour qui le français n'est pas leur langue maternelle (espagnol, arabe, roumaine, russe, anglais, …) Il y a très peu d'élèves qui ont un parent néerlandophone. Le néerlandais est pour la plupart leur deuxième ou troisième langue.
Mes cours
J'ai 18 séquences d'enseignement pour le néerlandais par semaine, reparties dans les 6 classes d'environ 20 élèves (multi-age: deux niveaux ensemble)
Les 2 classes avec les plus jeunes (6-8 ans) ont 100 minutes de néerlandais toutes les deux semaines.
Les 2 classes avec les moyens (8-10 ans) ont 2 x 50 minutes de néerlandais par semaine (une fois en groupe entier et une fois en demi groupe = 10 élèves)
Les 2 classes avec les ainés (10-12 ans) ont toutes les deux semaines: 100 minutes en demi groupe (10 élèves), 100 minutes en groupe entier et 2 fois 50 minutes en groupe entier.
Je n'ai pas d'heures officielles dans les maternelles (c'est l'enseignante qui y est responsable pour "l'éveil aux langues") mais quand je remplace une collègue, nous profitons pour leur lire une histoire, chanter. Et quand je suis disponible je leur propose des jeux en petits groupes.
J'ai aussi 100 minutes pour 'NL mix', que je peux utiliser pour des projets et activités avec des enfants de plusieurs classes. C'est encore à développer.
Mon parcours
J'ai commencé dans cette fonction dans cette école en septembre 2021. Juste avant j'ai accompagné des éducatrices et educateurs et des équipes dans des ecoles Freinet en Flandre pendant 3 ans, comme conseillère pédagogique en PF.
J'ai fait un an de 'tourisme scolaire': visité des classes Freinet en Belgique / France / Autriche / Allemagne / Suède / Togo / Bénin. Et avant ça j'ai travaillé comme enseignante Freinet dans deux écoles Freinet en Flandre avec des élèves néerlandophones (10-12 ans) et je leur enseignais aussi le français.
Pendant ce temps j'ai fais connaissance avec les mouvements Freinet: les mouvements Belges, ICEM et FIMEM (la féderation internationale) et j'ai participé aux congrès.
Ce sont ces experiences qui m'aident maintenant à développer une pratique d'enseignement des langue étrangère avec des techniques Freinet.
Depuis le congres à Bétheny en 2021 je fais partie du secteur FLE et c'est très enrichissant d'échanger sur nos pratiques.
Mes techniques préferées (pour l'instant, car ça évolue!)
Les enfants créent des textes libres, des dialogues, des BD, des films, des journaux
Correspondance avec des classes néerlandophones par l'intermédiaire de l'application Seesaw
Expression libre: phrase du jour, dictée à l'adulte pour textes libres à partir des dessins, quoi de neuf
Organisation du travail: cahier/journal, plan de travail, travail individuel, travail autonome, planning oral
Blogs & QR codes & albums et affichage de nos textes
Scénarios qui aident pour parler pendant des jeux (crées par les enfants et moi)
Modestement présent mais que je souhaite développer:
- théatre & chansons
- radio entre les classes
- classe promenade
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- Enregistré le : mer. 5 mai 2021 06:56
Re: Enseignant.e.s de FLE et alphabétisation, le sujet pour se présenter
Merci Katrien pour ton témoignage. De plus en plus souvent, dans ma classe il y a des enfants "multi-lingues".
Pour certaines et certains, malheureusement les familles abandonnent totalement la langue maternelle. Par exemple , l' année dernière, Anaïs 8ans, ne savait pas parler sa langue d'origine = ukrainien. J'avais organisé des présentations de contes avec les familles. Sa mère est venue raconter le "conte du navet", en ukrainien. C'était comme une reconnaissance de sa langue, son histoire, ses origines.
Il me semble que c'est le QD9 et les textes libres qui permettent le mieux aux élèves d'entrer dans la langue française, sans gommer leur langue maternelle.
A Bétheny, Marguerite GOMEZ avait présenté / affiché les textes libres de ses élèves de FLE. C'était magnifique et émouvant!
Bien loin de l'apprentissage syllabique et phonétique qui nous sont imposées.
Marie-Ève Collard-Thivillier
Classe multi-âges. Cycle 2. Ecole publique élémentaire Fauriel. St Etienne 42100.
Pour certaines et certains, malheureusement les familles abandonnent totalement la langue maternelle. Par exemple , l' année dernière, Anaïs 8ans, ne savait pas parler sa langue d'origine = ukrainien. J'avais organisé des présentations de contes avec les familles. Sa mère est venue raconter le "conte du navet", en ukrainien. C'était comme une reconnaissance de sa langue, son histoire, ses origines.
Il me semble que c'est le QD9 et les textes libres qui permettent le mieux aux élèves d'entrer dans la langue française, sans gommer leur langue maternelle.
A Bétheny, Marguerite GOMEZ avait présenté / affiché les textes libres de ses élèves de FLE. C'était magnifique et émouvant!
Bien loin de l'apprentissage syllabique et phonétique qui nous sont imposées.
Marie-Ève Collard-Thivillier
Classe multi-âges. Cycle 2. Ecole publique élémentaire Fauriel. St Etienne 42100.
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Re: Enseignant.e.s de FLE et alphabétisation, le sujet pour se présenter
Bonjour, je reprends le fil de la discussion, je fais partie du groupe FLE- alphabétisation et je ne me suis pas encore présentée.
Je suis instit à la retraite depuis septembre 2019, j'ai travaillé dans des écoles du 18e à Paris et toujours en REP. J'ai fait de la maternelle et de l'élémentaire jusqu'au CM1. Mais mes classes fétiches étaient le CP et le CE1. Ma dernière année d'enseignement fut éprouvante, formation lecture obligatoire (syllabique et surtout pas de compréhension, on verra plus tard !!), évaluation (j'ai fait passer qq items à ma façon, rendu un bilan aux parents, à ma façon aussi). Je n'ai pas fait remonter les résultats des évaluations, et là j'ai été menacée d'un blâme. Dans notre circo, nous étions nombreuses à être dans ce cas. Nous nous sommes rapproché.e.s et personne n'a eu de blâme. Pour moi, la coupe était pleine, j'ai demandé à partir à la retraite.
Depuis septembre 2021, je me suis engagée avec Françoise (nous sommes du même GD) dans une association d’alphabétisation. Et j'ai la joie de faire de la MNLE sans contrainte hiérarchique. Je tâtonne, je me pose des questions (notamment sur la prononciation des apprenant.e.s). C'est passionnant et nous avons de superbes échanges avec nos apprenant.e.s qui nous apprennent aussi !!
Je suis instit à la retraite depuis septembre 2019, j'ai travaillé dans des écoles du 18e à Paris et toujours en REP. J'ai fait de la maternelle et de l'élémentaire jusqu'au CM1. Mais mes classes fétiches étaient le CP et le CE1. Ma dernière année d'enseignement fut éprouvante, formation lecture obligatoire (syllabique et surtout pas de compréhension, on verra plus tard !!), évaluation (j'ai fait passer qq items à ma façon, rendu un bilan aux parents, à ma façon aussi). Je n'ai pas fait remonter les résultats des évaluations, et là j'ai été menacée d'un blâme. Dans notre circo, nous étions nombreuses à être dans ce cas. Nous nous sommes rapproché.e.s et personne n'a eu de blâme. Pour moi, la coupe était pleine, j'ai demandé à partir à la retraite.
Depuis septembre 2021, je me suis engagée avec Françoise (nous sommes du même GD) dans une association d’alphabétisation. Et j'ai la joie de faire de la MNLE sans contrainte hiérarchique. Je tâtonne, je me pose des questions (notamment sur la prononciation des apprenant.e.s). C'est passionnant et nous avons de superbes échanges avec nos apprenant.e.s qui nous apprennent aussi !!